1. Le prix à payer (1)


    Datte: 22/10/2020, Catégories: Hétéro

    ... Irène n’en faisait jamais état, et s’arrangeait toujours pour venir bosser même quand elle était patraque et avait les yeux vitreux, même avec 39 de fièvre. Et quant à l’image, elle se disait parfois qu’elle ne travaillait pas à l’accueil, ne faisait pas les salons d’exposition, n’était pas amenée à rencontrer les clients dans son service. Mais tout de même, elle mettait un point d’honneur à être chaque jour pimpante et élégante, assez classe (mais pas trop, il ne faut pas faire trop riche, ne pas donner l’impression qu’on n’a pas besoin de travailler) et elle pouvait se féliciter d’être franchement bien pour son âge, sans se méprendre ni se vanter. C’est sûr, sa taille s’était un peu enrobée comme beaucoup de femmes à l’aube de la cinquantaine, mais son teint était resté frais, et même si son visage s’était un peu empâté, son maquillage un peu bcbg arrivait encore à masquer sans trop d’effort ni d’excès les outrages du temps ; elle donnait toujours l’impression de sortir de chez le coiffeur, avec ses cheveux méchés, impeccablement bouclés et bien tenus, et elle pouvait être fière d’avoir les mêmes yeux bleus qu’avant, d’une couleur pure qui lui donnait un certain charme, et même du chien. Elle avait les formes qu’il faut là où il faut, avec une poitrine plutôt généreuse dont elle ne pouvait dissimuler totalement le volume sous des pulls à col montant, et un postérieur bien marqué qu’elle ne pouvait cacher dans ses jupes droites qui s’arrêtaient aux genoux. Elle portait ...
    ... souvent des bottes ou des chaussures sages, des collants sombres. Bref des tenues à son image, discrètes, afin de ne pas trop se faire remarquer. — - - Depuis quelques temps les tensions étaient palpables dans l’entreprise. Non que les affaires semblassent décliner - le chiffre d’affaire restait stable, à ce qu’on entendait - mais des plaintes émanaient de certains services sur les méthodes de management de quelques petits chefs, des collaboratrices craquaient, le directeur feignait ne rien voir, tenant pour quantité négligeable ce qu’il lui remontait aux oreilles, mettant ça sur le dos de la "résistance au changement" (classique tarte à la crème des directions), et Irène, en fidèle serviteuse de son patron restait également de marbre, toisant de son œil indifférent et méfiant les délégués du personnel qui osaient aborder le sujet en réunion. Ce directeur, homme peu impressionnable, semblait plus stressé par les futurs contrats et la concurrence. Ils étaient une petite entreprise de moins de 80 salariés et se positionnaient malgré tout sur des marchés à l’international, avec des clients exigeants, tant en terme de coût que de délais de réalisation de leurs projets. Justement, en ce moment, il était assez préoccupé par un dossier qu’ils venaient d’accepter et pour lequel ils étaient encore en négociation. Irène ne travaillait pas au service commercial mais elle suivait obligatoirement de loin les étapes du dossier, puisqu’elle organisait les déplacements de son patron. Ce dernier ...
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