1. Le prix à payer (1)


    Datte: 22/10/2020, Catégories: Hétéro

    ... n’était pas homme à montrer ses émotions, et encore moins du genre à s’épancher sur ses états d’âme, mais elle devinait bien tant à ses mimiques qu’aux paroles peu explicites qu’il lâchait sur ce sujet, que la partie s’avérait difficile, et que le contrat n’était pas certain d’être signé. Le client, une entreprise italienne située en Calabre, était très intéressé par ce que pouvait offrir la société mais n’avait pas caché qu’il n’avait pas encore fait son choix entre SESI (la société de Irène) et d’autres concurrents situés en Europe, voire plus loin (le client n’avait bien entendu pas dévoilé quels concurrents étaient sur l’affaire.) Justement, ce jour là, le fameux client avait pris rendez-vous avec le patron d’Irène pour discuter du dossier, mais surtout pour visiter l’entreprise, et voir l’atelier de fabrication. Or Irène commençait à stresser car son patron, qui, d’ordinaire arrivait toujours en avance, n’était toujours pas là et il était 8H50 ; or le rendez-vous avec son client était à 9H. Il devait être retardé - un embouteillage imprévu c’est malheureusement monnaie courante - mais pourquoi diable ne la prévenait-il pas ? Un coup de fil rapide, un texto, ça n’était quand même pas compliqué, surtout que l’enjeu était plus qu’ important. Elle détestait devoir gérer ce genre de situations, d’autant que son patron, plutôt soupe-au-lait, n’était pas du genre à apprécier qu’une assistante de direction prenne des initiatives inconsidérées. Le client arriva cependant à ...
    ... neuf tapantes et le directeur n’était toujours pas là. Elle dut bien entendu aller l’accueillir en arborant son plus charmant sourire : " - Bonjour Monsieur Buzzato, je suis Irène Langeais, l’assistante de Mr Lefranc. Il m’a averti qu’il aurait un tout petit peu de retard" mentit-elle. "Veuillez-me suivre, s’il vous plait." Le client, qui avait tout abord eu un sourire engageant s’était immédiatement fermé quand elle lui avait annoncé que le directeur avec qui il avait rendez-vous n’était pas encore là. Elle l’emmena dans la salle de réunion, l’entreprise n’ayant pas d’endroit plus convivial. La salle était dénuée de fenêtres, juste des baies vitrées donnant sur le couloir, on faisait mieux question chaleur. " - Voulez-vous un café ?" lui proposa-t-elle. " - Non merci" déclina-t-il, poliment mais un peu sèchement. Cela démarrait mal. Elle avait espéré le détendre un peu et le faire patienter devant un café, elle se trouvait un peu prise de court. Comment allait-elle meubler les minutes qui allaient suivre, tout en faisant abstraction, par ailleurs, qu’elle ignorait totalement combien cette attente allait durer ? L’homme ne semblait pas bavard ni affable, elle était mal partie. Les minutes qui commençaient allaient rapidement devenir une torture. Elle s’assit devant lui, de l’autre côté de la table de réunion, en se forçant pour le gratifier d’un sourire chaleureux, mais l’homme n’y répondait pas. Il consultait sa montre, manifestant des signes d’agacement. Il ne semblait pas ...
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