Le prix à payer (1)
Datte: 22/10/2020,
Catégories:
Hétéro
... commode, mais plutôt du genre homme pressé, qui n’apprécie pas qu’on lui fasse perdre son temps. C’était un bel homme, grand, la cinquantaine bien sonnée (bien qu’il fût difficile de lui donner un âge), très typé, au teint hâlé, très élégant, les yeux sombres, et elle aurait juré qu’il avait des origines plus orientales. Il s’était peu exprimé jusqu’à présent mais au peu de mots qu’il avait prononcé elle avait remarqué son fort accent italien. Il parlait français, c’était déjà ça. Si en plus elle avait dû ressortir son anglais de son tiroir, le dépoussiérer, elle se serait entendu ramer un maximum, et l’accueil de ce client aurait été totalement catastrophique. L’homme, qui l’avait à peine regardée depuis qu’il était arrivé, ne lui parlait pas et consultait désormais son smartphone. C’est vrai que ça n’était pas à lui de faire la conversation à la petite dame qui l’avait accueilli, mais plutôt le contraire. Mais il ne donnait pas vraiment l’impression d’avoir envie de faire la causette. Si elle n’était pas consciente qu’elle n’était en définitive qu’une simple assistante de direction, elle aurait pu s’offusquer du mépris qu’il semblait lui renvoyer, mais ce qui la faisait souffrir surtout c’était de ne pas savoir quoi faire avec ce client important. D’autant que son patron, s’il lui déléguait beaucoup de tâches dans le domaine des ressources humaines, était connu pour ne se faire assister par personne quand il s’agissait des relations avec les clients. Et Mr Lefranc qui ...
... ne donnait aucun signe de vie ! Elle se sentait comme paralysée. Comment dire à ce client que ça n’était qu’une question de minutes alors qu’elle n’avait aucune idée du retard qu’il allait avoir. Elle commençait à avoir les mains moites, le stress montait, le silence était pesant. Elle ne pouvait pas rester ainsi sans rien faire, ni rien lui proposer. Il fallait qu’elle essaie d’avancer. Tant pis si elle prenait un risque et déclencherait la colère de son patron, elle prit une initiative, terrifiée à l’idée qu’elle était peut-être en train de faire une bêtise : " - Ecoutez, étant donné que Mr Lefranc va avoir un peu de retard, je vais peut-être vous proposer de rencontrer le responsable de production, qui pourra vous faire visiter l’atelier, qu’en pensez-vous ? Je crois savoir que vous aviez prévu d’effectuer cette visite ? — Tout à fait" répondit-il avec un air qui semblait dire "Ah enfin, ça bouge." "En effet, ça nous ferait peut-être gagner un peu de temps. — Je vais le faire appeler afin qu’il vienne vous accueillir. Je vous demande de patienter une toute petite seconde" lui dit-elle avec un sourire qui se voulait le plus exquis du monde mais qui était un peu crispé, et elle se leva, fila à son bureau distant de quelques mètres où elle prit le téléphone et sonna le branle-le-bas de combat. La tension en elle se relâcha quand elle vit arriver dans sa blouse bleue l’homme providentiel. Elle fit les présentations et laissa l’homme de l’art emmener le client italien dans ...