1. À poil !


    Datte: 28/10/2020, Catégories: fh, Collègues / Travail forêt, pénétratio, humour, policier, aventure, nature,

    ... pièce ?— Vous n’êtes pas drôle non plus. Mais vous me donnez une idée. Je me penche, ramasse deux brindilles et les dissimule presque totalement dans ma main. — La petite, à gauche, la grande, à droite, dis-je en lui laissant le soin du tirage au sort.— Comme vous voulez, dit-elle en tirant la grande. Nous nous mettons en marche vers la droite. Le chemin est étroit et caillouteux, mais au moins nous ne nous battons plus avec les broussailles et les épineux. — On aurait mieux fait d’aller de l’autre côté, dit Geneviève.— Vous êtes sûre ?— Avec ma chance…— Parce que vous n’avez pas de chance, habituellement ? Elle me regarde froidement : — Être embarquée dans cette aventure en compagnie d’un médiocre de votre espèce, avouez que comme malchance, c’est gratiné !— Libre à vous de la jouer en solo et d’aller dans l’autre sens. Si je trouve de l’aide de ce côté-ci, je promets de faire l’effort d’envoyer quelqu’un vous chercher. Je la plante là et reprends ma marche, sans me retourner. Il ne lui faut que quelques secondes pour me rejoindre, et nous progressons silencieusement sur le chemin de terre. Ça et là, quelques troncs élagués, couchés le long du chemin, attendent d’être enlevés ou débités. Nous distinguons soudain une pétarade, quelque part vers l’avant. Quelqu’un doit tronçonner du bois. — Des bûcherons ! dis-je. Geneviève accélère le pas, mais nous ne voyons rien. Plus loin, le chemin fait une boucle, et nous distinguons des bruits de voix au milieu des pétarades de la ...
    ... tronçonneuse. Nous atteignons le coude. Un 4x4 jaune est garé sur le chemin, une vingtaine de mètres plus loin, et un type est debout dans la remorque qui y est attelée. Il remarque aussitôt notre présence alors que nous faisons quelques pas dans sa direction, et je le vois qui se frotte les yeux puis secoue la tête, incrédule. Nous avions presque oublié notre nudité ! Geneviève se couvre de ses bras et de ses mains, et nous nous arrêtons à une dizaine de mètres, alors que le type descend de la remorque. Je l’entends qui hèle ses copains : — Hé, les gars, venez voir ça : des nudistes ! Un autre gars sort aussitôt du bois, un peu en avant du 4x4. Je trouve qu’il est vachement près et qu’il a une sale tronche. — Ma parole ! Quel tableau ! fait-il en rigolant, exhibant une dentition à faire fuir un vampire.— On a besoin d’aide, fais-je. L’autre, qui est sorti de la remorque, s’avance près de son pote. — Besoin d’aide ou besoin de fringues ? Et il part d’un rire gras, alors qu’un troisième type, du genre balèze, sort du bois en trimbalant une tronçonneuse. Il reste là, un moment, la bouche ouverte, à nous regarder. Puis il pousse un juron et crache par terre. — Kèksèkça ? Deux dingues ? fait-il.— Sais pas, dit celui de la remorque. Z’ont besoin d’aide, il paraît. Trois rires gras retentissent dans l’allée. Je commence à me sentir vachement mal à l’aise. — S’il vous plaît, je fais. Aidez-nous, on est complètement perdus. Des malfrats nous ont abandonné dans le bois, et…— Des malfrats ? ...
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