À poil !
Datte: 28/10/2020,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
forêt,
pénétratio,
humour,
policier,
aventure,
nature,
... dit encore le mec de la remorque. Le malabar dépose sa tronçonneuse et fait un pas vers nous. — Ouais, p’têt’ ben qu’on va vous aider, mec… Mais faut qu’ta meuf soit gentille avec nous.— Ma meuf ?— Non mais dites donc, intervient Geneviève, un peu de respect ! Et tout d’abord, je ne suis pas sa meuf, comme vous dites !— Eh ben c’est tant mieux, fait le costaud. Puis, en me regardant : — Comme ça, mec, t’auras même pas à te plaindre d’être cocu ! Et les trois types repartent d’un gros rire, puis les deux premiers s’avancent vers nous, d’un air qui ne me dit rien de bon. — Tirons-nous ! dis-je. Rapidement, nous tournons les talons et nous mettons à courir sur le chemin, en direction du tournant que nous venions de franchir. — Hé ! Où vous allez ? fait une voix derrière nous. Revenez, quoi ! Puis, une autre voix, au moment où nous franchissons le tournant et disparaissons à leur vue : — Rattrapons-les ! Nous galopons de plus belle, nous meurtrissant la plante des pieds sur la terre et les cailloux. J’entends tout à coup Geneviève gueuler derrière moi. Je me retourne : elle vient de s’étaler. Deux des trois types, celui aux dents pourries, talonné par le costaud, débouchent du tournant. Et merde ! je fais. Malgré la trouille qui me prend aux tripes, je fais un rapide retour vers ma collègue, me penche et l’aide à se relever. Dans le mouvement, je ramasse une grosse pierre qui traînait là et la balance en direction de nos poursuivants. Le premier l’évite en se baissant, mais le ...
... castard ne l’a pas vue arriver et se la prend en pleine poire. Je l’entends qui gueule tandis que je reprends ma course, tirant Geneviève par le bras. Nous retrouvons le petit ruisseau et sautons par dessus, l’autre mec sur nos talons. J’entends le grand, plus loin, qui vocifère : — J’vais t’crever, mec ! T’entends ? J’vais t’crever ! Un bruit de moteur me parvient : le troisième a dû mettre le 4x4 en route ! Je tire Geneviève vers la droite, et nous quittons le chemin pour nous enfoncer dans le bois, du côté vers lequel le ruisseau continue de descendre. — Hé ! Pas par là ! dit Geneviève.— C’est notre seule chance, dis-je. Sur le chemin, ils ont la bagnole ! Nous dévalons la pente, qui commence à s’accentuer. Les branches basses nous fouettent le corps au passage, nos pieds et nos jambes se couvrent d’éraflures sanguinolentes. Le type s’est engagé sous les arbres, à notre poursuite, soufflant et grognant. Au bruit, nous devinons qu’il vient de se prendre une pelle : branches écrasées et rafale de jurons. Je jette un œil derrière mon épaule : effectivement, le type est au sol. Le costaud est dans le bois lui aussi, il le rattrape et le dépasse : — J’vais t’crever ! gueule-t-il à nouveau. Ni Geneviève ni moi n’éprouvons l’envie de nous colleter avec ce malabar en colère. La peur provoque une salutaire poussée d’adrénaline au creux de nos reins, et nous cavalons de plus belle. Nous arrivons au bas de la pente, et nous trouvons face à une petite rivière. Deux mètres de large, pas ...