13, avenue Volvestre - Histoires de Sexe

13, avenue Volvestre

... comme bouc émissaire de première classe, certainement plus à cause des richesses naturelles de son état et de ses armes de séduction massive que pour une réelle responsabilité dans l’affaire en cours. Qu’importe, pensa Diane, la pétasse allait morfler pour les autres. Il y avait un précédent historique. — Diane, risqua Fred en guettant les réactions de leur hôtesse, laissez-moi vous présenter Orsolia Trexxx, ma partenaire dans le film que nous tournons actuellement. Je lui ai demandé de venir afin d’éviter que vous n’ayez à vous « impliquer trop personnellement » dans les scènes que nous répéterons. Orsolia, voici Diane Fargue, dont je t’ai longuement parlé.— Trex ? demanda Diane.— Non, corrigea Fred en articulant excessivement, « Trexxx »— Mais comment faites-vous pour prononcer trois « x » d’affilée ?— Eh bien, comme ça : « xxx », tout simplement.— Xsss, essaya Diane, confuse.— De toute façon, interrompit Orsolia avec un fort accent hongrois mais dans un français parfait, ce n’est qu’un pseudonyme. Mon véritable nom est malheureusement imprononçable dans votre langue.— Essayez toujours, insista Diane.— Orsolia Mrzskvtxlwphrk.— Eh bien, Mademoiselle Trucmuche, Monsieur Bordier, veuillez vous donner la peine de me suivre, poursuivit Diane en foudroyant la jeune femme du regard. Non, la « leçon » ne va pas avoir lieu sur le palier. À peine furent-ils entrés que Diane claqua la porte derrière eux. — Alors, leur demanda-t-elle, en quoi une vieille folle comme moi peut-elle être ...

... utile à deux talentueux jeunes « acteurs » ?— Eh bien voilà, répondit Fred, ignorant la provocation. Nous devons jouer une scène où je suis allongé dans un lit d’hôpital et Orsolia est une infirmière qui vient prendre soin de moi.— Je vois, ironisa Diane. Vous vous êtes sûrement foulé la queue en allant aux putes et cette jeune personne va vous soigner par apposition des mains. À moins qu’elle n’ait, comme je n’en doute pas, un réel talent pour les langues étrangères appliquées.— C’est en effet plus ou moins l’idée du réalisateur. Mais je comptais un peu sur vous pour enrichir le scénario et nous faire profiter de votre expérience.— Je ne fais pas dans l’acharnement thérapeutique, Fred. Je crains que votre cas ne soit désespéré. Pour votre carrière, je vous conseille de vous spécialiser dans la plomberie ; vous ne serez jamais un acteur. Quant à votre blessure, je préconise l’amputation.— Je vous en prie, Diane. Ne faites pas de mauvais esprit. Je croyais que les choses étaient claires et que vous aviez accepté la nature de mon métier. Vous vivez votre vie, avec votre mari ou amant, je ne sais pas, et je vis la mienne, avec tous les avantages et les inconvénients de ma profession. Je souhaiterais que nos entrevues restent professionnelles et que ni vous ni moi ne nous embarrassions de considérations morales déplacées. Légèrement en retrait de la conversation, Orsolia paraissait extrêmement mal à l’aise. Elle n’avait pas lâché son sac à main et essayait désespérément d’attirer ...