13, avenue Volvestre - Histoires de Sexe

13, avenue Volvestre

... une vague de joie qui déferlait dans mes poumons à chaque fois que je vous regardais, à chaque fois que vous daigniez répondre à mes questions, à chaque fois que je vous arrachais un sourire. Je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit ni comment la décrire tant elle est merveilleuse. L’erreur serait sans doute de vouloir l’exprimer en jouant sur les mots, ajouta-t-il en approchant ses doigts des cheveux de l’actrice, mais je crois que c’est là tout ce que je sais de l’amour.— Serait-il possible, alors, demanda Diane sans respirer, que cette même émotion, si merveilleuse à vos yeux, me fasse fondre en larmes chaque fois que vous partez, qu’elle me noue l’estomac quand je vous sais dans les bras d’une autre ? Est-ce un trouble semblable qui chasse mon sommeil lorsque, la nuit, parfois, je repense au parfum de votre chevelure ? Est-ce cet enfièvrement qui me fait frissonner quand le son de votre voix résonne dans ma poitrine ?— Pour moi, il ne fait aucun doute que c’est la même chose, répondit Fred à mi-voix en s’approchant doucement. Je vous aime, Diane, d’un amour insensé depuis le premier jour et j’en deviens malade. Si vous ne m’aimiez pas, je pourrais vous haïr, et j’en mourrais de chagrin si je vous haïssais. Diane ne répondit pas tout de suite. S’ensuivit un moment magique. Leurs deux visages, figés dans l’espace, semblèrent dériver l’un vers l’autre avec la lenteur des astres, dans un silence tellement infini que même la pendule refusa de le troubler. Le balancier ne ...

... redescendit pas. L’égrènement inaltérable des secondes marqua une pause. Le temps leur accordait une trêve. Sans ajouter un mot, Fred laissa lentement glisser ses doigts vers la nuque de Diane et attira son visage contre le sien. Ils se regardèrent dans les yeux. Leurs lèvres s’effleurèrent. Diane ferma les paupières en posant ses mains sur les épaules du jeune homme. — Je vous aime aussi, Fred, avoua-t-elle comme dans un rêve. C’est de la folie pure mais j’ai tout essayé et j’ai compris que rien ne me consolerait si je devais vivre loin de vous. Ils desserrèrent tous deux les dents et leurs langues partirent à la rencontre l’une de l’autre. Fred passa son bras autour de la taille de Diane et se pencha sur elle. Elle se laissa faire, abandonnant soudainement son corps aux bras puissants du jeune homme. Ils s’embrassèrent longuement, avec toute la tendresse qu’ils avaient tous deux laissée croître ces dernières semaines. Tout en lui massant le dos d’une main, Fred, de l’autre, ouvrit un à un les boutons du chemisier de Diane sans rompre un seul instant le fragile sceau du baiser. En écartant la fine étoffe, il dévoila un ventre lumineux comme une plage de sable blanc. Il en fut ébloui. Au Sud, des dunes littorales se perdaient sous les vagues de la jupe de Diane, et Fred n’osa pas regarder. En grand spécialiste de ces mers australes, il savait que leurs profondeurs recèlent souvent récifs coralliens et délicieux mollusques. Mais il savait aussi que les eaux ne s’écartent que pour ...