13, avenue Volvestre
Datte: 03/11/2020,
Catégories:
f,
fh,
fplusag,
fagée,
profélève,
complexe,
douche,
telnet,
amour,
cérébral,
revede,
photofilm,
Masturbation
intermast,
Oral
nopéné,
jeu,
humour,
... l’amant professionnel.— Et je vous ai fait peur ?— Pas vraiment, mais votre profession est tellement l’antithèse de tout ce que je peux associer au romantisme et à la tendresse que, de découvrir qui vous étiez vraiment, m’a fait comme un électrochoc.— Hélas, répondit Fred en souriant, cette profession est tellement stigmatisée par la morale publique et la pudibonderie qu’on finit en effet par y croiser bon nombre de gens peu fréquentables. En même temps c’est inévitable, dans une société où on trouve plus choquant de montrer une scène de sexe qu’une scène de tuerie au cinéma.— Et où on interdit les films violents aux moins de seize ans et les films pornos aux moins de dix-huit ? suggéra Diane.— Tout à fait, répondit Fred indigné. Et où un corps mort est moins indécent qu’un corps nu. Une honte !— Où une kalachnikov passe mieux à l’écran qu’un godemiché, poursuivit Diane en pouffant de rire.— Où on préfère un spasme d’agonie à celui d’un orgasme, ajouta Fred en secouant comiquement la tête et en s’affalant sur le canapé. Mais c’est vrai. Même l’érotisme soft est conspué par l’hypocrisie officielle. Bouh ! C’est du vilain pas beau. Montrez-nous du Rambo ! Évidemment, dans un climat pareil, aucun acteur de talent ne veut y risquer sa carrière. Il ne reste que les pires et les sans scrupules. Diane, qui venait de tourner la tête pour fuir un instant le regard de Fred, se retourna vers lui et lui révéla : — Au Conservatoire, il paraît qu’on répète maintenant aux jeunes acteurs : ...
... « Si tu ne réussis pas, tu finiras soit chez McDonald’s, soit chez Marc Dorcel. » Fred éclata de rire : — Eh bien on peut dire qu’au moins, j’ai évité le pire, répliqua-t-il. J’adore les hamburgers, mais je ne supporte pas leurs merdes en boîte. Diane aussi riait de bon cœur. Elle vint s’asseoir près de lui sur le canapé. Elle regrettait un peu qu’il ne soit pas plus près mais elle n’osait pas s’approcher. — C’est un peu comme ça que je concevais le sexe avant de vous rencontrer, Fred, mais vous m’avez fait changer d’avis, reprit-elle en s’inclinant un peu plus délibérément dans le sofa. Même au niveau du théâtre, j’ai perdu beaucoup de temps dans ma tour d’ivoire à essayer de simuler des sentiments auxquels je ne comprenais rien, et vous m’avez, sans le vouloir, ouvert les yeux sur mes lacunes.— Que vous manque-t-il donc pour être heureuse ? demanda-t-il comme s’il ne connaissait pas déjà la réponse.— Je ne sais pas. La chaleur, peut-être. La compréhension physique et autre d’une relation entre les êtres humains. Un grain de sable dans ma mécanique. Une odeur de soufre dans ma prétendue sainteté. Le goût d’un autre. Du vice, que sais-je ?— De l’amour ? suggéra Fred en allongeant son bras sur le dossier du canapé.— Ne soyez pas pédant, Môssieur l’acteur porno, rétorqua Diane en reculant un peu. Que savez-vous de l’amour ?— J’en sais que, le jour où vous m’avez ouvert votre porte pour la première fois, j’ai découvert une émotion qui m’était jusqu’alors inconnue. C’était comme ...