Chlorinde et Sylvestre
Datte: 17/10/2017,
Catégories:
fh,
ff,
forêt,
campagne,
amour,
conte,
fantastiqu,
fantastiq,
contes,
... bergère.— On m’appelle Sylvestre, répondit-il. Je suis chasseur, et j’ai glissé en amont. J’ai eu beaucoup la chance de ne point me noyer en ces rapides. La jeune fille pouffa de rire : — Sylvestre ? Tu m’en diras tant !… Je ne vois guère d’arc pour tendre les flèches, au creux de tes reins pourtant ! Et ta poitrine est certes aussi menue que la mienne, mais point assez pour paraître celle d’un homme !— Que veux-tu dire ?— Que tu es une fille, adorable sotte ! Ton nom ne serait-il pas plutôt Sylvia ? Par Hercule, pensa-t-il, les dieux m’auraient-ils exaucés ? Quel redoutable présent ! Je me sens bien gauche, en effet, dans ce corps de pucelle ! Chlorinde repassa son chiton et chaussa ses sandales. Ses compagnes l’imitèrent. Seule Sylvia restait aussi nue qu’Aphrodite sortant de l’Onde, car la tunique du chasseur avait été emportée par le courant. — Tu ne peux entrer ainsi au village, lança Chlorinde. Allons plutôt quérir nocturne refuge au château de Beuvray, tout proche ! Autrefois, Sylvia avait ouï dire de ce château. Là vivait une communauté de druides. Les quatre jeunes filles se mirent en route, suivies par le chien Pellinore. Bientôt, elles allèrent heurter à l’huis. Sur ce, un druide convers vint leur ouvrir la porte et elles réclamèrent l’hospitalité pour la nuit. Le druide Pelléas entendit l’histoire de Sylvia, ayant manqué de se noyer alors qu’elle se baignait, et perdu tous ses vêtements dans la forêt. On lui fit porter une robe de lin blanc, dont elle se revêtit ...
... aussitôt. Les druides acceptèrent de recevoir les bergères pour la nuit. Ils leur offrirent un repas, et le convers qui les avait accueillies les conduisit dans une chambre de la tour ouest. Il y avait un grand lit, où l’on pouvait dormir à quatre sans se retrouver à l’étroit. Les jeunes filles se déshabillèrent et se couchèrent, après s’être peignées les unes les autres. Chlorinde démêla la chevelure brune de Sylvia, et lui adressa un petit baiser dans le cou. La brunette sentit l’émotion l’emporter, et son sein, ainsi que mont de Vésuve s’échauffer. Le tétin joli la blonde lui pinça, comme fit autrefois la belle Gabrielle à sa sœur. C’était sensation bien neuve pour elle ! Elle ne savait si elle devait bénir les dieux pour ce don, qui de son corps fit telle métamorphose. À son tour, elle démêla la chevelure dorée de la belle Chlorinde, et l’embrassa sur la joue. Celle-ci se retourna et lui baisa les lèvres sans pudeur aucune. Les jeunes filles soufflèrent les bougies, et se collèrent les unes aux autres pour s’endormir. Mais leur esprit était ainsi disposé, qu’elles se prodiguaient chacune douces caresses, de leurs jolies mains effilées, et leurs bouches assoiffées ! Le lendemain, les rayons dorés de Phébus vinrent les éveiller, en leurs poses alanguies : on ne savait distinguer à qui ce genou joliet, à qui ce sein mignonnet appartenaient. Chlorinde dissipa les brumes de Morphée sur les lèvres vermillonnes de son amante. Elle la baisa avec cœur, mais soudainement Sylvia eut ...