Ma colocataire (8)
Datte: 26/12/2020,
Catégories:
Lesbienne
Le dîner en ville . Pour nous rendre à l’invitation de la belle inconnue, nous avons enfilé nos minijupes, celles que nous portions sur le pont des Arts, les slips qui devenaient translucides quand on était excitées, et nous avons acheté des fleurs. Elle habitait en plein XVIe arrondissement. Nous y sommes allées à pied, en un quart d’heure. Pendant le trajet, Magalie, qui aimait mettre les choses au point, attaqua la première : — Bon, comment s’organise-t-on ? Elle avait l’air soucieux. Je découvrais sur son visage des rides d’expression que je ne lui connaissais pas. — Je n’en ai pas la moindre idée, dis-je. La seule donnée sûre en notre possession est que nous allons dîner. Elle a dit aussi qu’on ne nous toucherait pas ; ta virginité ne risque donc rien. — Comment sais-tu que je suis vierge ? — Comme ça... une intuition. — Et toi ? — Pareil. Magalie réfléchit un moment, puis proposa qu’on se laisse guider par l’instinct sans rien essayer de prévoir. Je me suis plongée dans le plan de Paris pour trouver notre chemin, pointant mon doigt : — C’est la rue juste en face, dis-je enfin. Au numéro 37. Nous avons cinq minutes d’avance. — Tu sais quoi ? dit Magalie, rêveuse, j’aimerais les voir faire l’amour devant nous. Nous sommes restées sur le trottoir devant la porte de l’immeuble à attendre, nerveuses, l’heure exacte du rendez-vous. — T’es excitée ? me demanda Magalie. — Anxieuse, plutôt. Est-ce que tu réalises que tu nous entraînes dans des situations de plus en plus ...
... scabreuses. Qui nous dit qu’on ne va pas tomber dans un guet-apens ? Magalie soupira, puis me regarda avec commisération. — Je rends hommage à ta sagacité : d’après toi, notre inconnue ressemblerait à Madame Claude ? Elle aurait un réseau de prostitution sur Paris, ou encore elle organiserait la traite des Blanches ? Si tu veux te dégonfler, il va falloir trouver d’autres arguments. Allez, on y va ! Elle poussa la porte cochère, entra sans se retourner pour voir si je la suivais. Devant la loge de la concierge, nous avons consulté le pJessicaau sur lequel étaient affichés les noms des occupants de l’immeuble. J’ai gravi les marches en hésitant. Magalie m’attendit pour sonner. — Toujours à douter au dernier moment, c’est chiant ! Tu vas voir, on va vivre une super soirée ! La porte s’ouvrit. La femme nous accueillit avec un large sourire. — Heureuse que vous soyez venues. Je m’appelle Clarisse... vous, c’est Laure, et... — Magalie. — Venez, je vais vous présenter mon mari. L’appartement était génial : immeuble haussmannien, moulures au plafond, grands miroirs encastrés dans les murs, tableaux de maîtres... Le mobilier était en harmonie, sans rien y connaître, j’eus l’impression qu’il était d’époque. Au sol, dans les espaces non recouverts par les tapis persans, on apercevait un parquet ciré qui brillait autant que les miroirs. Le séjour était immense ; deux canapés se faisaient face. Un homme était assis dans l’un des deux, nous tournant le dos. Sa tête aux cheveux grisonnants, posée ...