Ma colocataire (8)
Datte: 26/12/2020,
Catégories:
Lesbienne
... sur de larges épaules, dépassait du dossier. Il se leva avec difficulté en nous entendant arriver, nous serra la main. Son air chaleureux contrastait avec un rictus figé. Une cJessica était posée à côté du canapé. L’hôtesse fit les présentations : — Pierre-André, mon époux. Il a un léger handicap dû à sa passion pour la moto. Il se rassit lourdement. Sa tenue pouvait surprendre : il était en robe de chambre, et deux jambes nues en dépassaient. — Clarisse se moque de ma passion pour la moto, dit-il. Je n’en fais plus depuis que j’ai été pris de côté par un camion. Sorti du coma, j’ai appris que j’étais cassé de partout et que la réparation prendrait quelques mois. Pardonnez-moi cet accoutrement peu digne de cette soirée, mais les contorsions pour m’habiller et me déshabiller me sont encore pénibles. À l’inverse, son épouse était vêtue avec recherche, malgré une apparente simplicité : une robe noire, droite, assez courte, qui tombait si bien qu’elle devait avoir été faite sur mesure. On ne distinguait aucune marque de soutien-gorge. Elle était pieds nus et ne portait comme bijoux qu’un collier de perles et son alliance. Les lourds rideaux avaient été tirés, bien qu’il fît encore jour. Clarisse nous invita à prendre place sur l’autre canapé et servit l’apéritif, pendant que nous échangions nos curriculum vitae. Nous étions en pays de connaissance : Pierre-André était ingénieur, Clarisse prof de français. Ils avaient fait les mêmes prépas que nous. Clarisse s’installa à côté de ...
... son mari et nous passâmes une très agréable demi-heure à parler de nous et de nos occupations respectives. À un moment donné, elle s’est levée pour aller dans la cuisine. J’ai eu alors confirmation qu’elle n’avait rien sous sa robe. J’en déduisis que Pierre-André devait être dans la même situation, et que sa robe de chambre pouvait être un élément de la mise en scène. Clarisse me demanda de la suivre. Devant ses fourneaux, elle me dit : — Vous m’avez rendue folle la dernière fois sur le pont des Arts. J’ai tout raconté à Pierre-André, ça l’a mis dans un état incroyable. Nous avons envie de vous, mais nous nous en tiendrons à ce à quoi je me suis engagée dans ma lettre. Elle m’exposa alors la façon dont elle imaginait la soirée, me décrivant les grandes lignes de ce qu’elle avait en tête. Du coup, je fus pleinement rassurée, et la boule qui me comprimait l’estomac disparut. Je n’ai pas voulu lui demander plus de détails. Nous avons apporté les plats de l’entrée. Le repas, servi dans la salle à manger, fut un régal, autant pour les mets et les vins que pour la conversation à quatre voix. Clarisse et son mari nous parlèrent de leur passé de soixante-huitards, et de notre côté, nous leur avons fait part des changements intervenus dans les prépas, et de notre enthousiasme encore intact pour cet enseignement de qualité. Clarisse servit le café au salon. La dernière goutte avalée, je mis en branle le dispositif en posant la question convenue : — Pouvez-vous m’indiquer les toilettes ...