Absence et confidence
Datte: 28/06/2017,
Catégories:
amour,
volupté,
revede,
nopéné,
exercice,
... l’effleurent d’abord, s’y impriment ensuite, sa dureté au creux de mes reins… Me tourner vers lui, toucher sa peau, son visage, lui sourire, les yeux mi-clos, lui dire « Bonjour mon amour » tout doucement, pour ne pas user ma voix ni ses oreilles, garder la magie du coton, faire vagabonder ma main, me retourner à nouveau, pousser mes fesses vers lui, me caresser tout contre, un mélange de provocation et d’indolence… Bon, ça suffit, je me lève. Je traînaille jusqu’à la cuisine, baignant dans un brouillard qui disparaîtra peut-être avec le café. Je suis dans le cirage. Rincer la cafetière, remplir d’eau, mettre sur le feu. Zut ! J’ai oublié le café. Pas moyen, au passage, de me frotter à son corps, de m’appuyer un peu à lui, la tête abandonnée contre son dos, entamer une deuxième nuit, l’entendre parler, rire, lui qui a l’esprit vif dès le réveil, qui se moque de mon regard hagard. L’odeur du café. Poivrée. C’est bon de se réveiller, mollement, paresseusement. Ma tête est encore engourdie de la nuit, mais mon corps commence à réagir. Je me pose dans une tache de soleil, fesses nues sur le parquet, les mains autour de la tasse. Pas bon, le soleil dans les yeux. Je tourne le dos. M’appuie au montant de la fenêtre ouverte. Pas dormir. Boulot - Saleté de conscience professionnelle ! Tout à l’heure, se mesurer aux autres commerciaux, saleté de concurrence ! Dans l’industrie, le sexe n’est pas anodin… Montrer qu’on en a ! Pas dormir, boulot ! Je bois. Le goût doux-amer envahit ma ...
... bouche. Je me réveille encore un peu. Je sens ma langue fourmiller -« C’est du marc, ton café ! T’es pas vraiment une femme d’intérieur ! » Ce n’est pas un reproche, de sa part, c’est un jeu, il me taquine… Je lape une goutte qui s’évade sur la tasse. Trop lisse. Trop plat. Envie de sa rondeur douce, soyeuse, ma langue en conque posée sur lui. J’ai comme un creux dans la bouche. Penser à autre chose, vite. Je touche mes lèvres. C’est comme s’il y avait un poids sur elles, mais c’est celui du vide. Ma langue furète dans ma bouche, caresse les dents au goût de café, se plie sur elle-même, pour sentir les papilles frotter les unes sur les autres. Ça ne marche pas. Ses papilles sont nettement plus savoureuses ! C’est pas juste ! Je m’étire doucement, longuement, le bien-être caféiné, âcre et suave de la frustration, s’effiloche dans mon corps. Mon cerveau ne pense plus, il n’est qu’un organe qui ressent. Le café titille les neurones, le plaisir m’envahit, me submerge, j’atteins un degré cosmique - C’est du bon café, finalement ! Mes sens s’éveillent tous, pointent leur nez, ressentent le matin. Je m’allonge par terre, dans le soleil, les yeux fermés. Mes bras se tétanisent et se détendent, pour mieux capter et renvoyer l’énergie, mes jambes se recroquevillent et se déploient, mon buste se tord. Je frotte mes yeux avec mes poings, tout doucement, pour sentir le contact avec les paupières, fraîcheur sur chaleur. Le soleil me caresse, un petit vent vient m’effleurer, frisant mes poils ...