Absence et confidence - Histoires de Sexe

Absence et confidence

... talons claquent dans l’escalier, le manque de son baiser d’au revoir m’accompagne, chatouillant mes lèvres, le poids de ses mains sur mes hanches, mon ventre et mon torse appuyés contre lui, ma tête au creux de son épaule. Ce soir, en attendant son appel, j’enfouirai mon visage dans un de ses tee-shirts, percevant son odeur, au-delà de celle de ma lessive. Je la laisserai m’envahir, je me ferai le film, pellicule en ombre et lumière, absence et présence, souvenirs et sensations, le corps nu et alangui entre les draps, fatigué de la journée, un peu drainé par l’absence, un peu saturé d’avoir tant éprouvé, les nerfs à vif, la larme qui débordera peut-être, dans l’attente. Il me manque, et pourtant, il m’environne, il habite en moi, autour de moi. Rien ne pourra l’éloigner de moi. Je souris en repensant à hier soir. « Drriiing ! » J’avais sursauté au son strident de la sonnette. Je frémis, en pensant que ce pouvait être lui. Il m’a déjà fait la surprise, retour anticipé, plaisir exquis, ineffable… Ce n’était que Patou, une amie de longue date, connue à l’IUT. Sûr, elle a lu ma déception quand j’ai ouvert la porte. Elle passe souvent pour papoter, peut-être plus souvent quand l’homme de mon cœur n’est pas là. « Un café ? » demandai-je, alors que je l’ai précédée dans la cuisine. Je la sens dans mon dos, toute proche. Son bras s’enroule sur ma hanche. « Allons, tu sais bien que les filles, c’est pas mon truc… » Je la repousse tout doucement, ce n’est pas la première fois. Elle ne se démonte pas. « Je ne désespère pas. Après tout, à l’IUT, c’est toi qui m’as draguée… — C’est vrai, mais n’oublie pas non plus que tu refusais mes avances, à l’époque. Tu ne le sais pas, mais c’est ça qui a tout déclenché… » Elle me regarde, incrédule. Je continue. « Eh oui, ma belle. Je ne te l’ai jamais dit… Tu aurais été la première… Mais j’étais trop timide pour être plus entreprenant. Tu vas être surprise, mais c’est bien ton refus qui m’a fait définitivement tourner homo… »