Une idylle en enfer (1)
Datte: 21/01/2021,
Catégories:
Hétéro
... tristesse et désolation, ici enfin je revois des couleurs, des fleurs, sens la chaleur d’un feu et entends une douce mélopée venant de l’étage. Il doit y avoir quelqu’un. Je gravis les escaliers de marbre puis me dirige vers une porte close. Je frappe à nouveau. À ma grande surprise, j’entends une voix d’homme, vibrante et grave, me signifiant que je peux entrer. Malgré ma crainte, je tire la poignée et pénètre dans la pièce. En dépit de la lumière trop forte pour mes yeux habitués à la pénombre, je vois l’homme qui vient de me parler. Il est grand, immense même, ses cheveux ont la couleur du feu et lèchent les cieux comme un incendie sauvage, ses yeux sont des rubis ardents, sa peau est d’or. Je me sens gênée en sentant son regard de braise se poser sur moi. Je suis comme nue. Je n’ose bouger et reste muette. Finalement, il m’adresse la parole. — « Il est très rare pour moi d’avoir des visiteurs, en fait cela fait plusieurs siècles que je vis seul, mon royaume est toujours bien silencieux. Savez-vous où vous êtes ? » — « Je me suis réveillée dans une grotte et suis arrivée ici un peu par hasard. Je voudrais retourner chez moi maintenant » — « Tu t’es réveillé, dis-tu ? Te souviens-tu de ton dernier sommeil? » — « Oui, c’était étrange. Je courais à travers champs quand je me suis fait mordre par un serpent. J’ai cru mourir puis je me suis réveillée » — « Tu n’as pas cru mourir, belle jeune fille, tu es bien morte et j’ai bien peur que tu sois coincé ici » Je reste muette ...
... abasourdie par les mots que j’ai pu entendre. Morte ? Pourtant je vis? Mais comment expliquer la morsure ? Mon réveil ? Cet endroit ? Ce froid qui ne me quitte plus ? Sans avertissement, je vois mon hôte bondir sur moi et me transpercer le corps d’un coup sec d’estoc. Son visage est impassible, un sentiment d’horreur m’envahit, on vient de me tuer… Je ne ressens rien, je le vois retirer la lame de mon coeur. Je suis toujours debout, déjà la plaie se referme, comme si rien ne s’était passé, ma robe reste immaculée, je n’ai pas versé une goûte de sang. — « Pardonnez-moi la démonstration, mais je percevais vos doutes. J’ai préféré vous confirmer l’amère vérité au plus vite », me dit-il. — « Je suis morte ? Et ma famille ? Mes amis ? Helcar ? » — « J’ai bien peur que vous ne puissiez les revoir un jour ou pas avant longtemps » La vérité me tue, je me sens m’effondrer. L’avenir me semblait si radieux ce matin et me voilà plongée dans l’obscurité infinie de l’éternité. Toutefois, ma situation n’est pas si mauvaise, d’une certaine manière je suis toujours en vie, tout est juste différent. — « Est-ce que je vais devoir rester ici longtemps » ? dis-je. — « Je ne sais pas, moi même je vis ici depuis un nombre de siècles que je ne puis compter, je pense qu’il en sera de même pour vous » me répondit-il. — « Qui êtes-vous ? » — « N’avez vous toujours pas deviné ? Je suis celui que certains appellent Hadès, Enma, Faucheuse, Yama, Pluton et je porte encore bien d’autres noms. Je suis la mort et ...