1. Ce que je suis (1)


    Datte: 15/02/2021, Catégories: Lesbienne

    ... qu’il serait inutile d’expliquer. Ça revenait moins cher de louer une salle pour s’enfiler des bouteilles à bas prix que de se retrouver dans un bistrot ou dans une fête sous contrôle de la fac. Première constatation ce mercredi 25 mai peu après 21 heures, le lieu choisi près du Cirque d’Hiver dans le 11ème arrondissement avait de l’allure. L’entrée de la maison en duplex donnait sur un grand séjour avec cuisine ouverte, transformé à l’occasion en boîte de nuit. À l’arrière, une minuscule courette permettait de reposer les oreilles d’un excédent de décibels, aussi de retrouver ses esprits après une autre forme d’exagération. L’alcool coulait déjà en abondance. – J’ai des doutes, susurra Chloé à mon oreille. Moi aussi j’en avais. Les soirées organisées chez un particulier ressemblaient à des nasses dans lesquelles il suffisait d’attirer quelques nanas pour s’autoriser des privautés. On entendait à la fac toutes sortes d’histoires comme des orgies sexuelles orchestrées à l’avance ou consécutives à un abus d’alcool. La jeunesse adorait repousser ses limites, au-delà parfois du raisonnable. Jusqu’à quel point devait-on croire à ces légendes ? Je préférais ne pas le savoir. – Un punch ? proposa le grand brun au buffet organisé sur la table de la cuisine. Je vous offre le premier verre. On préféra payer des bières bouteilles décapsulées sous nos yeux par prudence. Une trentaine de jeunes s’entassaient dans le salon aux volets clos derrière les vitres fermées, « Pour que les ...
    ... voisins n’appellent pas les flics à cause du bruit. » martela le fils des proprios absents. Cette justification en valait une autre. Chloé attentiste s’adossa au mur dont le papier peint à motifs floraux commençait à souffrir. Danser représentait pour nous le principal intérêt d’une sortie, la meilleure manière d’extérioriser un trop plein d’énergie. Parfois aussi on fréquentait les salons littéraires dans la mesure où les sujets de débat nous intéressaient. Le manque d’espace interdisait la première option, les rires gras ne témoignaient pas en faveur de la seconde. – Alors les meufs, c’est l’éclate ? lança faussement débonnaire le type sorti tout droit du film Banlieue 13. Je refusai d’entrée le joint tendu par le faux étudiant, certains signes ne trompaient pas. Le langage, la tenue vestimentaire, tout de lui dénonçait le trafiquant invité à faire son business en échange d’un peu de came gratuite pour l’organisateur. Non fumeuses, on n’allait pas céder à ce genre de produit. Chloé prit le parti de mettre de la distance entre l’importun et nous, elle m’entraîna par le bras dans la cuisine. – Jolis culs ! siffla le personnage avant de se fondre parmi les fêtards. Je me retins de le rattraper pour le gifler. Manque d’air, chaleur quasi-estivale, alcool, la combinaison fit rapidement grimper la température. Certains tombèrent la chemise ou le tee-shirt comme des supporters de foot moins d’une heure après notre arrivée, l’invite était claire. Les encouragements à se déshabiller ne ...
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