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Ce que je suis (1)
Datte: 15/02/2021, Catégories: Lesbienne
... s’esclaffa Chloé en essayant de comprendre ce qui me passait par la tête. – Enfin une expérience sexuelle concluante, ça devrait rassurer ma mère. Ma complice désarçonnée grimaça avant de se reprendre bien vite, rassurée par mon sens de l’humour intact. – Tu me fais marcher ! Oui, maman n’en saurait rien. Je lui avais confié la perte de mon innocence en même temps que la perte de ma virginité quelques mois auparavant. Elle m’avait expliqué la normalité du phénomène, la première fois était rarement une réussite. L’épanouissement venait avec l’expérience, mais ces désillusions ne laissaient rien en présumer d’une vie de femme épanouie par la suite. Comme elle, comme les autres, le moment viendrait de trouver ma voie. Je décidai de changer de sujet. – Tu pars samedi alors ? – Comme prévu, répondit Chloé sans joie excessive, j’ai promis à mes parents d’y aller une quinzaine de jours. – Deux semaines chez ta grand-mère, ce n’est pas la mort. J’aurai aimé en être convaincue, mais deux semaines sans la voir allaient paraître une éternité. Même pendant les vacances on n’avait pas ...
... été séparées aussi longtemps. Elle prit le temps de s’essuyer minutieusement avant de me renvoyer un sourire complice. – Et toi ? – J’irai t’attendre chez mes parents, ils seront contents de passer du temps avec moi. Ensuite on file à la mer. Une copine de fac nous prêtait un mobil home au Cap d’Agde, libre tout le mois de juin tandis qu’elle s’offrait un voyage à New-York. On avait bien sûr sauté sur l’aubaine sans se soucier de se retrouver dans un camping naturiste. – Oh oui… gémit Chloé comme si elle arrivait au bord de l’orgasme. On se dévisagea un instant, rattrapées par un passé proche, avant de se laisser aller à un rire sonore heureusement amorti par l’insonorisation parfaite de l’appartement. La joie retrouvée nous permit de laisser retomber la pression en gagnant la chambre. Vêtues de nos pyjamas récupérés au passage sur le canapé du salon, on s’allongea côte-à-côte dans un futile babillage issu de nos mémoires de jeunes étudiantes mêlées à des rêves impossibles. Le sommeil nous saisit sans crier gare, comme la punition imméritée à une attitude d’apparence douteuse.