Double méprise...
Datte: 16/02/2021,
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... terminées et elles n’avaient ajouté aucun commentaire. Pierre avait rejoint Catherine au lavoir. Ils s’étaient longuement étreints. Il lui avait fait partager ses nouvelles et fraîches connaissances de l’usage de la langue sur son intimité. Elle l’avait arrosé de longs jets de plaisir et ils avaient fait longuement l’amour, comme les amants qui savent qu’ils vont devoir se séparer sans jamais pouvoir se revoir. Et puis, avant de rejoindre la maison, ils avaient parlé. Pierre avait été intrigué par le comportement de Suzon, la veille au soir. Catherine, bonne âme lui avait alors expliqué qu’elle avait fait là une sorte d’entorse à sa vie. Depuis la fin de la guerre, elle ne supportait plus les hommes, c’est qu’ils lui avaient fait tant de mal au moment de l’épuration. Parce que la maison avait été réquisitionnée par l’occupant pour y installer un poste de transmission, elle s’était dévouée pour coucher avec tous les radios qui travaillaient nuit et jour. À force de payer de sa personne, elle avait réussi à obtenir des informations essentielles aux maquisards à qui elle transmettait en secret codes, messages et mouvements de troupes, ce qui avait épargné bien des vies. Malheureusement, le réseau auquel elle avait appartenu avait été décimé, sans que pour autant elle ait été inquiétée. Et lors de la Libération, des populations vengeresses l’avaient accusée de tous les mots, dont ceux d’espionnage au profit de l’occupant. Elle avait évité le peloton de très peu, mais n’avait pas ...
... coupé à une tonte en bonne et due forme, promenée nue à travers le village, le corps couvert de croix gammées et de crachats. Et puis, au soir venu, enfermée dans la cave de sa propre maison, elle avait été sauvagement violentée et violée par une bande de soudards qui s’étaient crus malins de vouloir se faire justice eux-mêmes. Et pourtant, tous, sans le savoir, lui devaient la vie sauve. De ce jour-là, elle n’avait plus eu de rapport avec les hommes. Avec le temps, seules les femmes avaient retrouvé un peu de grâce à ses yeux et avaient su lui remontrer le chemin du plaisir. Et si la veille elle s’était laissée aller à quelques fantaisies avec Pierre, c’était plus par acte de sacrifice pour lui et de dévotion amicale envers ses parents que par pur plaisir féminin. Bien entendu, de toutes ces charmantes vacances, des relations amoureuses de Pierre, il n’en fut jamais question chez lui. À peine avait-il réussi à obtenir quelques informations complémentaires sur le rôle de Suzon lors de la dernière guerre, et encore, largement incomplètes et très édulcorées. Et puis le temps avait passé, Pierre n’avait jamais oublié ces vacances, ni Catherine, ni Suzon. Trop timide pour aborder les jeunes filles de son âge, en même temps qu’il avait peur d’éteindre en lui les souvenirs agréables, il s’était abstenu de copuler durant des mois et des mois. Pourtant, nécessité faisant loi, un soir, il avait pris son courage à deux mains et avait abordé une très belle brune, au sourire avenant et à ...