Double méprise...
Datte: 16/02/2021,
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... longue que celle qu’elle lui occasionnait le matin. Elle avait pourtant été trop courte à son goût. Trop courte, mais tellement intense. Dans sa tête, il avait vu un feu d’artifice, des étoiles de toutes les couleurs. Il avait eu l’impression que tout son corps, tout son être se condensait dans ce jet de plaisir qu’il était en train d’émettre. Il s’était tétanisé, certain de ne pouvoir à jamais retrouver la souplesse de ses muscles, de ne jamais pouvoir redescendre sur terre. Et il s’était amolli dans son sexe et il l’avait dû abandonner à regret, déjà prêt – dans sa tête – à recommencer. Elle lui avait souri, Catherine. Elle ne lui en avait pas voulu de cette rapidité et de sa faiblesse à ne pas savoir maîtriser sa propre jouissance. Elle l’avait cajolé, câliné, embrassé. Il s’était repu de son odeur, s’en était enivré. Elles étaient marquées à jamais dans sa mémoire. Comme était inscrit de façon indélébile, sur la paume de ses mains, le soyeux de sa peau, son élasticité et sa chaleur. Ces vacances, qu’il avait abordées en maugréant et sans beaucoup d’enthousiasme, lui avaient déjà paru magnifiques par les masturbations matinales que Catherine lui avait prodiguées jusqu’alors. Soudain, elles prenaient un caractère exceptionnel et inoubliable. Et Pierre, tout en ne sachant pas toujours quelle attitude adopter quand il rencontrait Catherine dans la journée, avait soudain la tête remplie d’images de plus en plus audacieuses. Des images qu’il entretenait en allant fréquenter ...
... le marchand de journaux où, en catimini, il se repaissait de quelques revues érotiques où le corps des femmes, les actes qu’elles accomplissaient venaient nourrir son imaginaire. À travers ses images couleur, il découvrait la Vie. Et de ce jour-là, Pierre et Catherine avaient pris l’habitude de se rejoindre au lavoir, là-bas, au bout de la propriété. Au fil des journées, les rapports amoureux de Pierre s’affermissaient. Il apprenait à contrôler son désir, à maîtriser son plaisir et la montée de sa jouissance. Il était bon élève. Il se montrait apprenti studieux et consciencieux. En plus, les séances d’amour n’avaient pas occulté les séances de masturbation matinales. Mais la vigueur du post-adolescent qu’il était, avait largement de quoi satisfaire les doubles séances quotidiennes. Ses rapports avec Catherine devenaient donc de plus en plus complices et il s’enhardissait à lui jeter de petits sourires, quelques œillades ou mièvreries qui n’avaient pas pu échapper à Suzon, la maîtresse en titre du logis. Suzon était une vieille connaissance familiale qu’il avait toujours fréquentée. Célibataire endurcie, chez qui il avait déjà passé de longues vacances ou de plus courts séjours, Pierre était habitué à côtoyer cette femme qui avait l’âge de ses parents. Pour lui, elle était même placée sur un même pied d’égalité qu’eux, c’est-à-dire celui des êtres asexués. Au point qu’il éprouvait une certaine gêne quant à la tournure que prenaient ces dernières vacances. Non qu’il ait eu peur ...