1. Folies en rut majeur (1)


    Datte: 22/02/2021, Catégories: Divers,

    Quelque chose n’allait pas vraiment. Mais c’était seulement abstrait, indéfinissable, une sorte de malaise latent. Aline se posait depuis plusieurs mois des tas de questions existentielles. Oh ! bien entendu qu’elle aimait toujours Gaby. Mais lui ? Qu’en était-il de ces premières années ? Le travail, la routine du quotidien, une érosion lente mais terriblement efficace. Évidemment qu’ils faisaient toujours l’amour, mais oui était passée la magie de ces instants-là ? À trente-quatre ans, perdue dans ses pensées moroses, elle tournait la cuillère dans son café, d’une manière désabusée. Il venait de partir pour son bureau et comme chaque mardi matin, elle irait faire son marché. Parce qu’elle aimait cela aussi se plonger dans la foule, se rendre invisible parmi des centaines de personnes. Un bain de jouvence quelque part, une sorte de rituel hebdomadaire quoi ! Mais ce matin, le cœur n’y était pas. Il l’avait un peu caressé, hier soir, elle attendait une certaine extase, mais rien. Simplement ce sentiment qu’ils ne savaient plus s’aimer comme… c’était quand, la dernière fois qu’il l’avait fait vraiment jouir ? Une énième fois, elle tenta de replonger au cœur de ses souvenirs. Non ! Ça remontait à si loin qu’elle n’en avait pas la moindre idée. Mais hier soir, l’apogée devait avoir été atteint. Il l’avait caressée, juste pour mettre en forme son érection, pour bander en somme. Puis allongé sur elle, à la missionnaire, en deux temps et trois mouvements, il avait fait sa petite ...
    ... affaire. Pas un instant il ne s’était soucié de savoir si elle avait des désirs, des envies. La routine qui les rattrapait comme sans doute tant d’autres couples avant eux. Elle posa délicatement la cuillère puis repoussa son bol de café. Aline soudain parut monter sur ressort. D’un bond elle se relevait, puis elle passait à la douche, comme pour exorciser ses mauvaises pensées. Là, dans cet espace restreint, mais tellement intime, elle avait la sensation de laver tous ses doutes. Elle se lovait sous le jet tiède, puis après s’être séchée, elle entreprenait un savant maquillage. Elle et Gaby, c’était une histoire qui durait depuis… sept ans déjà ! Alors c’était seulement un mauvais moment à passer ! Les choses allaient s’arranger ! Elle se rassurait comme elle pouvait. Après tout, il restait une forme de tendresse, et les longues discussions que Gabriel et elle avaient, restaient des instants délectables. Mais quand même ! Un fond d’amertume la poursuivait malgré tout, exaspérant matin ! Un matin qui sentait le manque. Celui de la veille avait fait remonter à la surface tous ceux qu’elle avait refoulés. L’image renvoyée par le miroir de sa « coiffeuse » lui paraissait fade. Elle choisit donc un gloss rouge vif et en pinçant ses lèvres pour répartir la couche de manière uniforme, elle poussa un soupir. Ça irait pour faire le marché. Elle n’allait pas draguer non plus ! Alors… inutile de ressembler à une poupée. Elle sortit de sa bulle et finalement le petit sentier qui menait au ...
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