1. Folies en rut majeur (1)


    Datte: 22/02/2021, Catégories: Divers,

    ... village avait l’heur de la remettre de bonne humeur. — oooOOooo — La place de l’église et les rues attenantes grouillaient d’une faune hétéroclite. Les vacanciers de juillet côtoyaient joyeusement les gens du village. Un énorme bourdonnement rendait le centre-ville attractif. La ruche durerait jusqu’à quatorze heures. Le mardi, Aline n’était jamais pressée. Gaby ne rentrait plus déjeuner, ce jour comme les autres, depuis longtemps. Encore une chose convenue, tacitement entre eux deux. C’était son petit plaisir de déambuler entre les étals, et depuis le temps tous les habitués la connaissaient, au moins de vue. Chaque semaine elle préparait une liste ! Liste qu’elle ne respectait jamais. En fonction des légumes frais qui arrivaient sur les étals, elle prévoyait ses menus journaliers. Les tomates ce matin avaient une belle gueule. Des « cœurs de bœuf » superbes, attiraient ses regards envieux. Ceux-ci se trouvaient en bout de stand et un type tripotait les haricots verts qui se tenaient juste à côté des fruits rouges. Elle frôla le gars sans faire exprès. L’autre ne se poussa pas pour autant. Aline força un peu plus le passage et l’autre avança son buste vers la table. Alors poliment, elle s’adressa à lui. — Veuillez m’excuser ! Je ne voulais pas vous frôler ! — Oui ! C’est ce que l’on dit ! Puis on aime ça ! Vous verrez, à la seconde tentative vous y reviendrez ! Les femmes aiment à nous toucher les fesses. Je ne déteste pas non plus qu’elles le fassent. L’autre avait dit ...
    ... cela avec une pointe d’accent. Rital pensa Aline, ce type devait être Italien c’était presque sûr ! Pourquoi avait-elle pensé cela ? Elle ne savait pas bien, mais sans doute le teint bronzé, les bagues et la gourmette, tout cela avait fait pencher sa raison vers ce développement étrange. Il la dévisageait sans gêne. Un sourire aux dents d’une blancheur éclatante répondait au regard que la jeune femme venait de poser sur le gars. Sa réflexion saugrenue l’avait interpellée plus qu’elle ne l’aurait cru. Mais ce mec savait-il bien ce qu’il disait ? Son français n’avait rien d’hésitant pourtant. Elle décida d’oublier l’incident. Elle prit ses tomates, régla la note et s’évanouit de nouveau dans la masse grouillante des badauds qui circulaient entre les stands. Elle arrivait près de son volailler, l’incident des légumes était déjà oublié. Pourtant ce type, avec son accent, ses longues mains, sa figure souriante, restait accroché à ses pensées. Elle ne savait pas pourquoi, mais un picotement bizarre lui parcourait l’échine, alors qu’elle remontait l’allée centrale du marché. Une sorte de clignotant, une alarme, avait tinté dans sa tête. En y repensant bien, il n’était pas mal foutu ce gaillard et… ma foi… et puis zut. Elle n’avait jamais pensé une seule seconde à tromper Gabriel. Le reste de sa matinée fut employé à discuter avec Marianne, son amie d’enfance. Elle tenait la crêperie du village et Aline aimait de temps en temps y déguster une galette faite « maison ». — Alors ma belle, ...
«1234...9»