Les deux anges d'Amorgos
Datte: 29/10/2017,
Catégories:
ff,
ffh,
jeunes,
vacances,
plage,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
préservati,
pénétratio,
Un coup de tête et me voilà sur la mer Égée. J’embarque sur le petit ferry qui part vers la minuscule île d’Amorgos, tout au bout des Cyclades. Amorgos… Cela fait combien de temps que je n’y ai plus été ? Trois ans, quatre ans ? Le guide raconte que c’est là que furent tournées certaines scènes du « Grand Bleu ». J’en garde surtout le souvenir de balades dans ses vallées et ses montagnes, suspendues entre terre et mer. Sans rencontrer personne. Ça, j’en ai besoin, aujourd’hui, de ne rencontrer personne. Je m’installe tout à l’avant du bateau. Je sors un livre de mon sac. Je respire… J’observe tout autour de moi. Je distingue le fond marin, du sable gris à deux ou trois mètres sous l’eau. L’eau est si transparente que je vois des petits poissons nager en banc. Le ferry se remplit. Des Grecs, qui retournent chez eux, leurs camionnettes chargées de jambons, de légumes. Quelques touristes, sans doute des Anglais et deux Françaises. Un accent de Paris, ou de la région. Pas vraiment envie de parler… Je range mon livre : je préfère qu’elles ne devinent pas ma langue. J’attends le départ. Le trajet jusqu’à Amorgos est long. Mais je n’en perds pas une miette. J’observe le moindre bout d’île, la moindre chapelle sur les minuscules îles que le bateau contourne. J’essaye de deviner les manœuvres du commandant. Le sel de la mer gerce mes lèvres. Je les tapisse de beurre de cacao, mais rien n’y fait. Quand j’y passe ma langue, je goûte le sel. Il s’imprègne sur mes mains, dans mes ...
... cheveux. Je suis content d’être là. Amorgos est la dernière île atteinte. Le port est dans une anse magnifique, surplombée de montagnes vertes. C’est beaucoup plus vert que dans mon souvenir. La saison, sans doute : c’est le début du printemps. Je me dirige vers le camping. Les premiers moments d’une randonnée ne sont pas les plus difficiles. Pas les plus faciles non plus. Les chevilles se dérouillent, la mécanique se met en place. Le cœur s’accorde avec le rythme des jambes et de la respiration. La transpiration s’équilibre petit à petit, et l’on devine quand il faut boire. Et puis, ce sont des paysages qui se découvrent. Sur la carte, j’essaye de les deviner par avance, à tel endroit il y aura une rivière, un moulin, un arbre isolé, à tel autre, le chemin va monter, rester attentif au croisement. Je marche jusqu’au soir. À part les deux touristes françaises que j’aperçois au loin, je ne rencontre que des ânes et des chèvres, qui d’ailleurs ne se trouvent pas sur la carte. Peu avant la tombée de la nuit, je choisis de me diriger vers une bergerie abandonnée. La nuit tombe vite. Je m’emmitoufle dans le sac de couchage. Je passe des longues heures à regarder les étoiles. Je me rappelle cette nouvelle de Maupassant, où ce berger fait découvrir à sa belle maîtresse la nuit en montagne.« Le jour, lui dit-il,c’est la vie des êtres ; mais la nuit, c’est la vie des choses. » Et la belle de s’endormir sur son épaule, et lui de la veiller. Petite poussière que je suis, déposée sur un grand ...