1. Tous les amoureux ne sont pas raisonnables


    Datte: 08/03/2021, Catégories: fhh, hplusag, autostop, amour, nonéro, nostalgie,

    Après le repas et la petite sieste près de Saint-Savin, j’ai repris la route toujours en compagnie de mes deux auto-stoppeurs. Pour me réveiller Alain, assis sur le siège du passager, a remis la cassette de la chanson de Michel Fugain : Valérie vient de trouver une feuille « marque-page » du livre de Marc-Alain Descamps,Le nu et le vêtement, dont j’avais entamé la lecture. La jeune femme exhibe ce papier devant mes yeux, alors que je suis au volant et que nous roulons dans le département de l’Indre. Je connais ce texte presque par cœur. je l’avais extrait d’un œuvre complète, car il ne se trouvait pas en intégral dans le petit classique que l’on nous faisait lire au collège. En voila le contenu : — Pouvez-vous me dire d’où est extrait ce texte que je trouve si bien écrit ? demande Valérie. Pendant que je surveille ma route, je marque un temps d’arrêt, car une réponse inattendue à sa question me traverse l’esprit : — Nous allons faire bientôt une halte et respirer un peu d’air frais. Par cette chaleur dans le fourgon, ce ne sera pas un luxe. Vous devinerez surement tout à l’heure d’où est extrait ce texte, car nous approchons du pays où il a été écrit. Après avoir passé La Chârtre, nous nous dirigeons par la départementale 943 vers Montluçon quand j’aperçois l’endroit où je m’arrête habituellement à chaque passage. Je connais bien le bois de chênes très feuillus et le petit sentier qui nous entraine vers une petite clairière. Alain et Valérie ont gardés tous les deux leurs ...
    ... grosses chaussures de marche et ce n’est pas un luxe. Comme nous nous enfonçons dans ce sentier, il faut se frayer un chemin dans les grandes herbes. Une longue couleuvre surprise de notre arrivée s’enfuit sous les arbres. La frondaison s’épaissit encore et la fraîcheur du bois nous fait frissonner. Des chants de grenouilles envahissent le sous-bois au fur et à mesure que nous avançons. Nous arrivons dans la sombre clairière. L’endroit pourrait servir de cadre à un film d’Harry Potter, avec ses vieux arbres aux branches noueuses et tordues. Sous un grand chêne, entre les herbes hautes, nous devinons une mare. — J’ai trouvé, s’exclame Valérie, c’est la Mare au Diable de George Sand ! Je me souviens maintenant de ce roman : un jeune fermier, veuf et père de trois enfants, Germain, doit se rendre à Fourche pour rencontrer celle qui deviendra sa seconde femme. Il est accompagné par Petit-Pierre, son fils aîné, ainsi que par Marie, la fille d’une voisine pauvre, qu’il conduit chez son nouvel employeur. Quand le trio traverse la forêt, le brouillard leur fait perdre la route, les forçant à passer la nuit sous un grand chêne, près de la Mare au Diable, réputée pour être habitée par des esprits et pour porter malheur à quiconque s’en approche. Prenant le relais de Valérie qui se souvient parfaitement du romanLa Mare au Diable de George Sand, je ne veux pas les induire en erreur sur le lieu où nous nous sommes arrêtés. Comme c’est un lieu romanesque, il est difficile à définir. Personne ...
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