1. Tous les amoureux ne sont pas raisonnables


    Datte: 08/03/2021, Catégories: fhh, hplusag, autostop, amour, nonéro, nostalgie,

    ... n’est entré dans l’imagination de l’écrivain. — C’est en effet dans une cadre semblable que se déroule cette belle histoire d’amour de cette grande romancière du XIXe siècle, George Sand. Je ne vais pas vous faire un cours de littérature, car je ne suis ni prof ni instit, mais j’ai bien aimé cette histoire quand je l’étudiais comme vous au collège. C’était un âge ou une époque où l’amour était romantique, pour les filles bien sûr, mais aussi pour des garçons comme moi, élevés dans les grands principes de la morale. Ce ne devait pas paraître du tout raisonnable au beau-père de Germain de voir son gendre choisir une gamine pauvre pour remplacer sa fille décédée. C’était révolutionnaire dans la campagne berrichonne de l’époque. Depuis toujours, ce petit extrait du roman, pourtant empreint de l’ambiance diabolique de ces lieux, m’a paru très moderne. Quel attrait irrésistible entraine Germain vers la petite Marie ? Est-ce l’Amour ? Le Diable auquel il résiste ? Un attrait physique tout à fait irraisonné ? Après ce pèlerinage littéraire, nous reprenons le sentier vers la route. Est-ce le lieu emprunt du mystère dela Mare au Diable qui les a poussés à évoquer ensemble des souvenirs ? Ou la réponse à la question que je viens de poser ? Toujours est-il que j’ai surpris leur conversation. Je fais celui qui est ailleurs, mais je les écoute, d’une oreille tout à fait indiscrète et avec beaucoup d’intérêt. C’est mon côté voyeur qui se réveille. Ils marchent côte à côte à quelques mètres ...
    ... derrière moi, en surveillant leurs pieds dans l’herbe haute. Nous rejoignons le camping-car, au bord de la route. Valérie et Alain semblent prendre du plaisir à évoquer leurs souvenirs de jeunes amoureux. —La Mare au Diable, cette histoire d’amour défendu à la campagne de parents qui veulent bien marier leurs enfants, de cet attrait irrésistible qui lie deux personnes même un peu malgré elles, c’est un peu la nôtre, dit Alain.— Tu te souviens ? lui répond Valérie. Nous étions très petits, nous avions une dizaine d’années quand nous nous sommes connus pour la première fois. Nous habitions à Corneville près de Pont-Audemer. Tes parents étaient agriculteurs éleveurs et mon père était ouvrier. Un jour, pour jouer en compagnie de mes deux sœurs jumelles de deux ans plus jeunes que moi, nous avons rejoint une prairie au bord de la Risle.— Mon père, continua Alain, avait coupé l’herbe et fait des meules de foin dans une partie de la grande prairie. Je devais garder les vaches dans la partie non fauchée. C’est alors que je vis arriver trois petites filles de mon âge. C’étaient toi et tes sœurs. Nous allions pouvoir jouer ensemble.— Quelle formidable après-midi nous avons passée ensemble ! dit Valérie. Il faisait très beau en ce mois de juin. Le foin des meules sentait bon. L’idée d’escalader ces tas de foin était inévitable. Nous avons même joué au toboggan, rappelle-toi. Malheureusement quelques-unes de ces meules se sont effondrées. Mais la fatigue aidant un autre jeu a suivi. Je ...