1. Tous les amoureux ne sont pas raisonnables


    Datte: 08/03/2021, Catégories: fhh, hplusag, autostop, amour, nonéro, nostalgie,

    ... occupées. Il y a beaucoup de passage dans le camping de Tarare, à 50 kilomètres avant d’arriver à Lyon. Puis ce fut un dîner joyeux de plats réchauffés sur la petite table de pique-nique. J’ai rejoint mon lit dans le camion, mais à minuit, je ne dors pas encore. Je suis tout excité à la pensée du formidable voyage que j’offre à ces jeunes si sympathiques. Ils ont l’air si heureux ensemble. Je n’entends aucun bruit en provenance de la tente de mes jeunes amis et je pense qu’ils ont dû faire une sortie en amoureux. Normal pour un voyage de noces. J’ai tellement chaud que je me décide à aller prendre une douche. J’aperçois la lumière dans les sanitaires. En arrivant dans la partie des douches réservées aux hommes, je constate qu’il y a quelqu’un dans une cabine. Je ne fais pas de bruit et entre dans la cabine voisine. Je m’assied sur le petit siège et je commence une écoute indiscrète, car j’ai l’impression qu’il y a deux personnes dans cette fameuse cabine occupée. Je suis comme à l’affût et au bout d’un moment j’entends des bruits d’eau et une conversation discrète. — Tu aurais dû aller chez les dames. Si on nous surprenait…— Il n’y a pas de lumière là-bas, puis à minuit qui veux-tu qui nous surprenne ici ? D’ailleurs nous ne faisons rien de mal. Il me semble reconnaître les voix de mes auto-stoppeurs, Alain et Valérie. Évidement je comprends tout-à-fait Valérie : c’est quand ...
    ... même mieux de prendre une douche à deux pour des jeunes mariés en voyage de noces. Je me dis que je vais une fois de plus jouer au voyeur. Pas très reluisant comme rôle. — C’est une chance terrible que nous avons d’avoir rencontré ce VRP, dit Valérie.— Il est chouette, dit Alain. Mais je crois que tu as dû lui taper dans l’œil. Tu as vu comment il te regarde parfois ?— Je le trouve très sympa. Il me fait penser à mon père. Je ne suis pas mécontente de l’effet que je produis sur lui. Il est bien ce type et je le crois désintéressé. Mais à t’entendre, tu ne serais pas un peu jaloux ?— Jaloux, moi ? Tu es complètement folle ! Tu oublies que je n’ai pas été le seul à partager ton lit quand, comme je t’aime plus que tout, j’ai accepté que notre copain Jacques vienne coucher dans notre lit à Rouen. Puis j’entends le bruit de l’eau de la douche. Les rires et les petits cris de Valérie me laissent imaginer sans peine les soins qu’Alain est en train de lui prodiguer. Je pousse un soupir que je voudrais très silencieux. Ah, si j’avais la chance d’être avec eux deux sous la douche ou encore, seul avec Valérie ! Je me dis ce soir-là que si j’ai bien compris ce qu’elle disait, j’ai moi aussi beaucoup de chance avec ces jeunes. Le voyage en auto-stop doit durer encore au moins quatre jours, il me reste donc du temps, qui sait, « pour conclure », comme disait Michel Blanc dansLes Bronzés. 
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