1. Tous les amoureux ne sont pas raisonnables


    Datte: 08/03/2021, Catégories: fhh, hplusag, autostop, amour, nonéro, nostalgie,

    ... ne manquais pas d’imagination et je t’ai proposé à toi et à mes sœurs de jouer à un autre jeu plus calme et plus coquin que j’affectionnais particulièrement.— Déjà toute petite la médecine te hantait.— Évidemment c’est au docteur que nous avons joué, dit Valérie. Et nous nous sommes retrouvés tous les quatre tout nus cachés derrière la seule meule de foin encore debout dans le pré. Après nous être roulés dans l’herbe fraîche, j’ai ausculté mes premiers malades. Mes sœurs n’avaient jamais vu de zizi de garçon. Elles l’ont observé, trituré. Rappelle-toi, tu faisais la vache et nous avons joué à te traire à tour de rôle. Je les entends rire de bon cœur avant de conclure avec un baiser digne d’une lune de miel. — Vous ne trouvez pas notre histoire sympa ? Allez, ne me dites pas que vous n’écoutiez pas, me lance-t-il en souriant.— Bien sûr que j’ai tout entendu. Mon père aussi était agriculteur et c’est bien le genre de sottise que nous avons faite avec les gars et les filles de mon village du bocage. Nous n’avions pas de vélo ou de ballon de foot. Il fallait bien s’amuser avec ce que nous avions sur nous. En nous désaltérant avec une bouteille sortie du petit frigo à gaz du camion, Valérie continue cette histoire qui me semble jusque-là si familière. C’est un peu une histoire de mon enfance que j’avais l’impression d’entendre. Je trouve son sourire si merveilleux que je ne peux en détacher mon regard, pendant ce temps de pause sur le bord de la route. — Tu te souviens de la ...
    ... fureur de ton père quand il nous a surpris dans le pré. Il s’en fichait de nos jeux médicaux, mais il était furieux de voir toutes ses meules effondrées. C’est alors qu’il t’a tendu une fourche pour t’obliger à les refaire. Pendant ce temps-là mes sœurs et moi nous sommes sauvées les habits sous les bras. Hélas mes parents ont déménagé dans la banlieue de Rouen et pendant 12 ans nous ne nous sommes plus revus. Nous avions repris la route en direction de Montluçon et ils sont venus s’asseoir tous les deux serrés dans la cabine sur le siège du passager. Pour passer le temps sur cette longue route maintenant monotone : — Au risque de vous paraitre indiscret, je voudrais bien connaître la suite de votre charmante histoire. Alain de bon cœur pris la parole : — Je vais résumer la suite, car c’est notre petit jardin secret. Sachez que nous sommes tous les deux étudiants à Rouen, Valérie en médecine et moi en droit commercial. Nous avons vécu ensemble pendant trois ans avant de nous marier. Comme j’étais fils unique, mon père voulait que je me marie avec une riche voisine. Il lui a fallu du temps pour qu’il se rendre compte que je ne voulais vivre qu’en compagnie de Valérie. C’est alors qu’il nous a demandé de nous marier, sinon il me coupait les vivres. Difficile de finir de longues études en pareilles circonstances. Vous connaissez la suite. Pour ce premier soir, Alain et Valérie ont monté leur petite tente canadienne sur mon emplacement, au nez du camion. Toutes les places sont ...