Sale journée
Datte: 14/03/2021,
Catégories:
fh,
ff,
complexe,
bizarre,
Collègues / Travail
toilettes,
humilié(e),
cérébral,
massage,
facial,
Oral
fdanus,
humour,
amourdram,
... moi pour régler le problème du constat. Elle me fit remarquer que je saignais du nez. En effet trois taches rouge vif ornaient déjà mon chemisier tout neuf. Je portai ma main à mon nez et vis qu’elle était couverte de sang. Je fouillai dans mon sac à la recherche d’un mouchoir en papier en essayant de ne pas en mettre partout, mais Léa, qui semblait s’être calmée depuis le départ des flics, proposa de nous simplifier la vie : « T’as qu’à monter chez moi. J’habite juste ici. On sera plus tranquilles pour faire les papiers et pis tu pourras utiliser la salle de bain. » Elle me faisait un peu peur, mais je ne pouvais pas refuser. Outre son aspect et ses manières agressives, c’était le clivage social qui me mettait mal à l’aise. Clairement, on n’avait pas eu la même enfance. Elle en portait les marques sur son visage alors que le mien, privilégié, ne portait que les marques du temps. C’était comme entre nous un gouffre vertigineux, et je m’apprêtais à faire un grand pas en avant en m’invitant dans son monde. J’acceptai et je la suivis jusqu’à l’immeuble voisin. L’appartement n’était pas très grand et encombré d’un chaos inimaginable. Tout portait à croire que Léa n’était pas trop branchée ménage : les cendriers débordants, les volets fermés, la vaisselle figée dans l’évier, les fringues douteuses et les bouteilles vides éparpillées dans toutes les pièces. Un clic-clac déplié au milieu du salon était l’unique vrai lit de l’habitation, mais plusieurs matelas pouilleux étaient ...
... entassés dans un coin. Elle m’indiqua la salle de bain qui, comme le reste, était crasseuse, mais où il y avait un lavabo et un miroir. Ça me suffisait. Je me rinçai le visage à l’eau froide, puis j’enlevai mon chemisier pour frotter les taches de sang sous le filet d’eau. Léa entra sans frapper pour me demander si je voulais une bière. Je croisai son regard dans le miroir et je me vis aussi telle qu’elle me voyait : échevelée, craintive, à deux doigts de craquer, vulnérable à souhait et à moitié nue. Le silence se fit et le temps s’étira. Elle s’approcha de moi, ou n’était-ce que son reflet ? Je ne voulais pas voir mon visage alors je me retournai pour lui faire face. Elle était déjà là. Elle posa ses mains sur mes hanches. Les miennes disparurent sous son T-shirt. Les yeux dans les yeux, nous approchâmes nos deux visages l’un vers l’autre. Elle m’enlaça et prit tendrement ma bouche. J’étais folle. Je n’avais jamais même pensé à embrasser une femme. Mais étais-je vraiment sûre que Léa était une femme ? Et pis merde, elle ne s’encombrait pas de principes, elle. Elle avait envie de moi ; elle me prenait. Pas de chichis. Elle ne se laissait pas emmerder par les mecs. Elle assumait sa vie beaucoup mieux que moi. Elle mesurait une tête de plus que moi. Elle avait dix ans de moins que moi, mais elle était dix fois plus adulte que moi. Je me sentais frêle, légère et stupide entre ses bras. En sécurité, aussi. Elle ne me ferait rien de mal, je le savais. Et j’avais besoin d’elle. Je lui ...