Le rêve de l'été
Datte: 08/04/2021,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
campagne,
amour,
revede,
Oral
pénétratio,
consoler,
occasion,
nature,
Il me quittait. Le sol se dérobait sous mes pieds. Il me quittait. Il avait trouvé une autre femme, il n’éprouvait pour moi rien de plus que de la camaraderie distante. Il me quittait. Rien dans les derniers jours ne me le laissait prévoir. Les fêtes de fin d’année venaient de s’achever, elles s’étaient passées sans événement notable, sans indice avant-coureur de la catastrophe qui me frappait comme la foudre. Je me sentis bafouée par ce départ. Il y a trois ans, il avait pourtant si bien su me dire qu’il m’aimait, que j’étais la plus belle ! Je m’étais laissé convaincre. Il m’avait apporté une forme de stabilité, pas sur le plan matériel, mais sentimental, j’étais rassurée, protégée… et maintenant… seule dans cet appartement devenu trop grand, j’errais sans but, sans repères. Dehors, les guirlandes encore allumées projetaient dans les rues sombres et vides une lueur blafarde, sans chaleur. Ce n’avait pourtant jamais été, de ma part, le grand amour, mais quelque chose de plus stable, presque prosaïque, mais qui fixait le cadre de ma vie. En l’acceptant, il me semblait que j’étais entrée dans l’âge adulte, que j’abandonnais par réalisme les rêves romanesques de jeune femme. Il est vrai que plusieurs déboires de cœur, durant mes années de fac, m’en avaient détournée peu à peu, insensiblement, jusqu’à ce qu’il vienne me trouver. Peut-être est-ce pour cela que cette liaison m’avait toujours laissé un arrière-goût d’insatisfaction. Peut-être était-ce pour cela que je ne lui ...
... avais pas demandé de m’épouser, ou de me faire un enfant. Mais étais-je seulement capable de mieux ? Je me souvenais bien de mon premier amoureux, alors que je sortais à peine de l’adolescence : quelles délicieuses angoisses n’avais-je pas éprouvées en attendant ses lettres, quelle joie si simple et pure d’y lire ses poèmes naïfs, quelle plénitude lorsque pour la première fois je m’étais donnée, totalement, sans aucune autre pensée que de l’aimer, avec une innocence jamais retrouvée depuis ! Certes, cela n’avait pas duré longtemps, mais quelle intensité par rapport à ces trois dernières années, si ternes, si paisibles. Cela cependant semblait si loin, comme s’il s’était agi de souvenirs de quelqu’un d’autre, lus dans un roman sentimental. Mon cœur pouvait-il encore battre si fort ? Je me sentais si seule… Mes amies ne partageaient guère mon désarroi. « Tu as à peine trente ans », me disaient-elles en substance, « ta pratique sportive régulière t’a formé un corps bien proportionné, ton abondante chevelure châtain et tes yeux bleu pâle peuvent faire chavirer n’importe quel homme, pourvu que tu montres le minimum de signes d’encouragement ». « Après tout », continuaient-elles, « ton mec était un vrai passe-muraille (pas comme le mien, susurraient-elles perfidement), tu ne pourras que gagner au change ». Certes, pensais-je, mais c’est lui qui m’avait quittée, qui m’avait trompée, sa fadeur n’en était que plus humiliante. Aucun prétendant ne se manifestait, les hommes que je pouvais ...