Souvenirs d'une autre vie (3)
Datte: 14/04/2021,
Catégories:
Partouze / Groupe
... avoir su me montrer plus percutant, plus persuasif. Cette femme me fait un effet pas possible. Enfin, d’un autre côté je ne voyais pas lui dire de but en blanc : « Vous me plaisez et j’ai envie de baiser avec vous » Le meilleur moyen de la perdre ou de prendre une calotte méritée. Plus j’y songe et plus je me dis que j’aurais dû, que j’aurais pu et puis ci et puis ça… avec des regrets et tellement de « si » ! Mais je mettrais Paris en bouteille avec des « si », alors calme-toi Sylvain et fais-toi une raison. Elle trop belle pour toi. Cette Maryse a surement des tas de mecs à ses pieds et elle n’a pas besoin d’un restaurateur, ex-skieur national sur le retour, pour faire sa vie. Je dois savoir me contenter de grosses cochonnes comme sa copine. Pauline… quand j’y repense une fieffée salope. Elle aime la bite celle-là ! Dommage qu’elle se fasse une religion de changer de mec plus vite que de chemise. J’ai aussi bien cru que le soir où elles sont venues les deux dans mon restaurant, elle allait me refaire le coup de la solitude. Mais non ! Elle cherchait pour une raison qui m’échappe, à caser sa brune amie. Du reste elle a vite mis la main au collet de ce grand noir, qui un moment avant, s’intéressait dans la boite de nuit à cette Maryse. Je ne comprendrai jamais rien aux greluches. Finalement, ma croix, c’est de rester célibataire. Ce vendredi, les derniers clients sont partis. Quelle heure peut-il être ? Ah ! Pas loin de minuit, et moi qui pensais que la salle n’était pas ...
... pleine, nous avons tout de même fait plus de quatre-vingts couverts. J’ai besoin de prendre l’air, de bouger, de me dégourdir les pattes. Un peu las d’entendre parler en anglais ou en allemand, nos compatriotes ne sortent pas, ne viennent pas diner en semaine… Ma décapotable, file vers le lac. Beaucoup de mes amis rient de me voir rouler en décapotable dans les Vosges. Mais ce soir… s’ils savaient, comme l’air frais est agréable, il me fouette le visage et souffle dans mes cheveux. Pourquoi cette destination ? Je ne sais pas, il n’y a pas d’idée préconçue dans ma caboche, juste l’instinct qui me pousse par là-bas. Je me mens à moi-même ! Je sais très bien que c’est le secret espoir de la voir, de l’entendre, de la sentir aussi peut-être. J’ai, depuis le soir où elle a dansé avec moi, gardé en mémoire la fragrance qu’elle portait. Un « Yves Saint-Laurent » couteux, un parfum délicat qui m’a ensorcelé à n’en pas douter. Je me suis garé près du Casino ! Je n’irai pas jouer ce soir. La lumière du soir décline et le sang du ciel déteint sur l’eau. Je marche lentement, sur la voie piétonne qui borde le lac. Là-bas tout au fond, vers la forêt, une haute haie sombre, un ponton et une lumière qui me dit qu’elle se trouve chez elle. Je reconnais le chemin, je rejoins son portail. Une petite Citroën est garée en bordure de route. Un, une, des invités ? Je n’aurais pas osé la déranger de toute façon, alors c’est mieux ainsi. De son chalet, je n’aperçois rien, pas même le toit. Pourtant il est ...