1. Monsieur H


    Datte: 03/05/2021, Catégories: fh, cérébral, Oral jeu, yeuxbandés, délire,

    Par deux fois auparavant, j’avais croisé cette personne raffinée, appelons-la Corinne. C’était chez des amis communs, nous n’avions échangé que des propos sans importance. Puis, lors d’une nouvelle soirée, nous nous retrouvons isolés des autres convives et je me surprends à lui révéler mon goût pour les écrits un peu libertins. Voulais-je étonner cette femme bien plus jeune que moi ? S’en suit une conversation délicieuse, pleine de retenue et de courtoisie mais aussi de curiosité, de désirs inavoués et de confessions impudiques. Je suis à la fois émoustillé et frileux de me dévoiler ainsi. Ses petits rires me mettent en confiance et j’oublie ceux qui nous entourent. Elle m’interroge sur ce passe-temps qui n’est pour moi qu’un jeu, elle s’étonne que l’érotisme puisse être aussi cérébral. Et, progressivement, elle aussi se démasque. Derrière une apparence distinguée, je découvre une femme très "libre", tellement plus que moi. Anecdote après anecdote et en mots choisis, elle me fait comprendre qu’être libertine ne s’est sans doute pas limité, chez elle, aux méandres de son cerveau. J’adosse ses récits aux miens, l’on ne sait plus trop où se situe la réalité, elle rit encore. La soirée avance, elle aime mes mots, me le dit, j’aime son authenticité, sans oser lui dire. Elle est de loin ma cadette, mais je dois reconnaître qu’elle m’ouvre des horizons que je ne soupçonnais pas ! Et les jours suivants, au travers de quelques mails, elle m’entraîne dans des échanges encore plus ...
    ... hardis, nous impliquant l’un et l’autre un peu plus. Aucun malentendu, aucun sous-entendu, seuls caracolent à l’envi l’élégance des mots et la frivolité des idées. Nos joutes épistolaires s’enflamment. Elle me parle de soumission, je lui avoue que je n’ai pas l’âme d’un maître, ni une once de perversité. Je me sens intimidé et elle s’amuse de cette inversion des rôles. Tout en restant dans le verbal, elle me pousse à me lâcher. Elle teste mes résistances, j’en suis persuadé. Au point que… Lundi 15 mars 2004 De : Corinne A : Nono Cher Monsieur H, J’aimerais vous soumettre ce début de texte que j’ai imaginé. Saurez-vous le compléter, avec ces mots que j’aime et ces fantasmes que j’aimerais vous connaître ? Je veux tester votre imagination, voire plus… — Continuez, s’il vous plaît. Surprenez-moi… conclut-elle en fin de son mail. Oups, comment la surprendre ? Les idées s’entrechoquent, aucune ne me semble à la hauteur. Cette femme me perturberait presque. Je vois bien qu’elle veut doucement me bousculer, me pousser, mais en suis-je capable ? À ma manière, peut-être… Je passai une nuit blanche devant mon clavier. Mardi 16 mars 2004 De : Nono A : Corinne … Voici donc la suite, chère amie … … Mais pourquoi, soudain, retire-t-il de mes doigts ce bel objet alors que j’en sentais la chaleur monter et monter encore. Que me prépare-t-il ? À mon grand étonnement, il me libère de mon bandeau. Et à mon plus grand étonnement encore, mon hôte est dans la plus respectable des tenues, rien ne ...
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