1. Le petit prof


    Datte: 04/05/2021, Catégories: hh, forêt, caférestau, douche, amour, humilié(e), Transexuels Oral préservati, hdanus, hsodo, amourdram, regrets,

    ... se retrouvaient (grâce à Sylvain, bien sûr). À cette heure, il commencerait à y avoir quelques noctambules. À défaut de baise, il aurait l’impression de partager un peu de compagnie. Il fit demi-tour. Lorsqu’il passa à la hauteur de Noirefontaine, il resta totalement concentré sur sa conduite, les yeux fixés sur la route. Le rouge de la honte lui montait au front. Il sentait dans son dos le poids de leurs regards méprisants. Le cani dont lui avait parlé Sylvain se trouvait rue de la République. Rue en sens unique, évidemment. À cette heure, impossible de s’y garer. Heureusement, il trouva une place dans un parking en dessous de la préfecture. Les trois cents mètres qui le séparaient du café lui permirent de faire un peu de ménage dans sa tête. D’admettre que s’il avait été à Seillon, c’était dans le fol espoir d’y rencontrer Sylvain. Il se rendait dans ce bar pour la même raison. Pas foule. Une petite dizaine de personnes. Une barmaid passe-partout ; deux couples tout ce qu’il y avait de plus hétéro; deux nanas, si elles étaient lesbiennes, ça ne se voyait pas à leur comportement; enfin trois mecs, déjà bien éméchés, affalés contre le bar, évoquaient à voix forte la future journée de championnat. Rien qui ressemblait à un homo. Après tout il s’en foutait. Le bruit lui donnait une illusion de vie. Il commanda un cognac et se rendit aux toilettes ; il fallait qu’il se récure les mains. Elles puaient la bite mal lavée. Ce remugle malodorant l’avait assailli dans la voiture. ...
    ... Depuis il ne pouvait s’en débarrasser. Il se savonna plusieurs fois. Peine perdue, l’odeur nauséeuse persistait. Il aurait voulu se purifier, passer au détergent toutes les parties de son corps que l’ignoble individu avait touché. À la cinquième fois, il renonça. Il revint dans la salle et s’assit à la table la plus éloignée de l’entrée. La serveuse lui amena son alcool qu’il but cul-sec. Il en redemanda un autre avec un café. Il se replongea dans sa réflexion morose. Il en fut tiré, après un temps indéterminé, par le claquement de la porte d’entrée. Il releva la tête. Un homme d’une quarantaine d’années s’accoudait au bar. Pas très grand, mince, longue chevelure blonde. Vêtu très classe : pantalon de lin écru et chemise ouverte sur une poitrine glabre. Il se retourna et balaya la salle d’un regard attentif. Des traits fins, des yeux noirs brillant d’intelligence. Beau mec, un peu efféminé. Leurs regards s’accrochèrent un instant. Sébastien retourna à son cognac. — Je peux ? Sébastien sursauta. L’homme se tenait face à lui, un sourire aux lèvres. — Pas de problème.— Ça n’a pas l’air d’être la grande forme, dit-il en s’asseyant.— Bof…— Ta copine t’a largué, interrogea-t-il d’un ton faussement ironique, rajoutant après un silence :— Ou ton copain ?— Mon copain.— Bienvenue au club. Moi, c’est Vincent.— Sébastien.— Je n’ai pas l’habitude d’aborder les gens ainsi mais tu m’as semblé avoir besoin de compagnie.— Bon diagnostic ! Un climat de confiance s’installa rapidement entre les ...
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