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Agnès
Datte: 05/05/2021, Catégories: ff, vacances, piscine, école, amour, Oral 69, confession, Lesbienne
... rendis compte qu’elle savait depuis longtemps ce qu’il y avait entre Agnès et moi. Elle avait vu notre baiser dans la Golf lorsque nous étions rentrées du Touquet la première fois et avait remarqué le pendentif. Je n’en revenais pas. — Tu n’as rien dit ?— Sur le coup j’ai voulu t’en parler mais je ne savais pas comment aborder le sujet. Puis j’ai renoncé ; je te voyais heureuse, c’était ça le plus important. J’ai simplement regretté que toi, tu ne m’en parles pas… mais tu n’étais pas obligée. Je lui parlai de Florence. Elle ne fut pas surprise. Elle n’avait rien remarqué à l’époque mais avait été étonnée de voir dans quel état l’annonce de sa mort m’avait mise. Quand elle a connu ma relation avec Agnès, il lui fut facile d’imaginer qu’il avait pu y avoir quelque chose entre Florence et moi. Ce soir-là, j’ai envisagé pour la première fois de rompre avec Agnès. Dans les semaines qui ont suivi, j’ai plusieurs fois amené la discussion sur notre avenir. Même si elle jurait que j’étais l’amour de sa vie, j’ai bien compris que sa carrière était sa priorité. Elle voulait se consacrer à l’entraînement de nageurs de haut niveau. Pour moi aussi, elle était l’amour de ma vie. Elle m’a demandé plusieurs fois de m’installer avec elle et de tout laisser tomber. La fortune de sa famille était largement suffisante pour nous faire vivre toutes les deux en attendant que son métier lui en donne les moyens. Je lui disais que je voulais réfléchir mais c’était tout vu : je n’avais pas envie de ...
... cette vie-là. Je me rendais à l’évidence : insensiblement, les semaines passant, nos chemins se séparaient. J’ai craqué un soir chez elle. Nous avions passé un moment ensemble, en coup de vent. Elle m’expliqua pour conclure que le week-end suivant, elle ne serait pas là car elle partait, je ne sais plus où, pour l’énième compétition de la saison et quand elle m’a dit : — Je t’appellerai en rentrant dimanche soir… peut-être… ou alors lundi. Je me suis entendue lui répondre : — Non, ce n’est pas la peine, ne m’appelle plus. Elle a voulu me convaincre que les choses allaient s’arranger que nous devions rester ensemble. La mort dans l’âme, mon dernier geste fut de lui rendre le petit pendentif. Ce soir-là mes parents recevaient. En rentrant, je pris tout de même ma mère à part pour lui annoncer la nouvelle et durant tout le repas je puisai dans ses yeux le courage de faire bonne figure devant mon père et leurs invités. Ce fut un des rares moments de vraie empathie que je connus avec elle. Maigre consolation. Dans les jours qui suivirent Agnès a téléphoné plusieurs fois chez moi. Les premières fois, j’ai refusé ses rendez-vous, puis je raccrochai au son de sa voix ou je lui faisais dire que je n’étais pas là. Je reçus une lettre d’elle. Je ne l’ouvris pas. Elle ne chercha plus à me joindre. J’eus un mal fou à surmonter cette blessure et rien n’a jamais effacé la cicatrice qu’elle m’a laissée. Mes études en pâtirent un peu mais je passai tout de même en deuxième année. Lorsque j’obtins ...