Agnès - Histoires de Sexe

Agnès

... Ben ! Heu ! J’étais prise de cours. Elle continua : — Je crois que je pourrai le dire pour toi mais je préférerai l’entendre de ta bouche.— C’est pas facile, je n’ai pas l’habitude de parler de ça.— Alors je vais t’aider. Tu as entendu dire que j’étais lesbienne, ça t’a intéressée et tu t’es dit « Il faut que je fasse la connaissance de cette fille. » Je me trompe ? Ses mots étaient directs mais elle les avait prononcés d’un ton doux et sa question était vraiment un encouragement. Je ne pouvais pas reculer. — Non, tu as raison. C’est bien ça. Elle soupira. — Qui t’a parlé de ça ?— Une copine.— Ah ! Mais encore ? J’ai failli mentir ou éluder sa question mais non ; je devais être franche. — Tu aurais essayé de draguer sa cousine. Une fille qui accompagne parfois son frère à la natation. Agnès sourit en secouant négativement la tête et je l’entendis murmurer l’air désabusé : « C’est pas possible, quelle salope. » Je continuai : — Si j’ai voulu te rencontrer, c’est pour ça, enfin je veux dire… J’avais sincèrement envie de te connaître. Elle ne répondit rien. Elle me regarda un instant et je vis que ses yeux étaient un peu plus humides et rouges qu’en sortant du bâtiment. Peut-être le chlore ? Peut-être pas ! Après quelques minutes de marche silencieuse, nous arrivâmes devant un immeuble élégant ; moderne au sens que les architectes donnaient à ce mot dans les années 70. Les balcons en matière plastique translucide fumée avaient mal vieilli. L’ensemble faisait tout de même très ...

... cossu. — C’est ici que j’habite. Tu veux entrer ? J’étais ravie par l’invitation. — C’est que… Il est presque l’heure de passer à table, je ne veux pas déranger.— Il n’y a pas de risque. Tu sais chez moi la vie de famille c’est… spécial. Mon père est en voyage et ma mère ne rentre pas si tôt.— Alors OK ! L’appartement était un grand duplex, meublé et décoré avec goût dans un style plutôt classique. Agnès alla directement dans l’arrière-cuisine et disposa soigneusement ses affaires sur un étendoir où se trouvaient déjà d’autres serviettes et d’autres maillots de bains de formes et de couleurs diverses mais tous très stylés « nageuse de compétition. » Dans la cuisine, elle sortit deux boîtes de Coca Light du réfrigérateur américain et m’en tendit une. Elle m’invita à la suivre dans sa chambre qui ressemblait à la mienne mais dans des tons moins pastel. Son lit était plus large que le mien. Le haut de l’armoire était recouvert de coupes et de nombreuses médailles pendaient d’un portemanteau. Au fond, les différences de nos chambres reflétaient les différences de nos physionomies. Elle : châtain clair, yeux bleus, cheveux courts, mince aux petits seins, look sportif un peu androgyne. Moi : yeux marron, cheveux châtains longs bouclés, quelques formes et des seins bien rebondis, look romantique, très féminin. Agnès s’assit sur sa chaise de bureau et moi sur le bord du lit. — Alors… puisque tu as l’air d’en savoir beaucoup sur moi, parle-moi un peu de toi. C’était vrai, j’étais gênée. ...