D'ébène et d'opale - 2/2
Datte: 19/05/2021,
Catégories:
fh,
fplusag,
couleurs,
Voyeur / Exhib / Nudisme
strip,
fsodo,
... désir alors ranime le feu qui couve sous la cendre de nos étreintes de la veille ; mon amadou s’enflamme promptement tandis que je m’embrase et que le peu de raison qui me reste vacille. Nous demeurons tous deux silencieux, attentifs à ces désirs réciproques qui nous consument et s’interpellent, muets mais tonitruants. Bientôt, je n’en puis plus d’attendre l’impétueuse charge de ce mâle en rut… pendant que lui, flegmatique, fait mine d’ignorer cette mutuelle attirance et continue à boire sereinement son café. Je sens mes jambes qui se dérobent et j’entends les battements de mon cœur emplir le studio d’un formidable tam-tam. Pour soutenir ces roulements sourds, voilà qu’un tremblement nerveux me secoue et je heurte en cadence la tasse contre sa soucoupe dans un tintement guilleret. Que va-t-il donc s’imaginer ? Dès lors, les gestes que je fais ne m’appartiennent plus. Je me vois dans la psyché, ou plutôt je la perçois, elle, l’autre – je ne sais même plus très bien laquelle – qui me regarde comme un animal inquiétant dont on ne saurait prévoir les réactions. Sans perdre de vue la volcanique braguette, je m’approche du meuble placé à côté de la fenêtre pour y déposer tasse et soucoupe. Je me livre au rayonnement de la torche solaire dont je ressens tout le feu, moi qui grelotte presque. Je sais aussi que « livrer » n’est pas vain mot et que si sa chaleur réchauffe mon corps, sa lumière transperce ma frêle vêture et me déshabille bien plus sensuellement que si je m’en étais ...
... débarrassée. Si même je ne le devinais pas, l’accélération de la respiration de l’homme qui s’essouffle d’exaltation contenue me le signifierait clairement. Il ne bouge cependant pas davantage, et je m’exaspère de cette indifférence affectée. Qu’exige-t-il de plus ? Alors, bravant mes ultimes pudeurs, avalant mes dernières hontes, je m’enhardis et m’autorise à transgresser des censures que depuis toujours je m’impose. Lentement, très lentement, j’attaque les perles qui scellent mon chemisier. Mes doigts fébriles s’énervent, glissent et, malhabiles, dérapent sur chaque bouton car l’émotion rend ma préhension difficile ; chaque attache défaite, augmentant mon ivresse, amplifie d’autant mes maladresses. Me dévêtir devant un homme, fût-ce à sa demande, fût-ce même à celle de mon amant de cœur, m’est apparu sans exception comme une insupportable et presque insurmontable épreuve qui, intensifiant mes gênes, me met au supplice. Il paraît que certaines s’y adonnent avec délice ; elles doivent avoir une autre estime d’elles-mêmes et de leur corps. Je ne suis jamais parvenue, même dans ma prime jeunesse, à m’y consacrer avec le naturel requis ; et mon air emprunté, ma gaucherie en cet exercice me désespèrent. J’imagine l’autre en quête de mes imperfections que je m’invente nombreuses et flagrantes. Je frémis aussi à l’idée qu’ainsi dépouillée, il ne me considère comme sa chose. Là, pour la première fois, je me libère de ces carcans mentaux, et brusquement j’ai l’envie folle d’être ...