1. D'ébène et d'opale - 2/2


    Datte: 19/05/2021, Catégories: fh, fplusag, couleurs, Voyeur / Exhib / Nudisme strip, fsodo,

    ... follement désirée alors même qu’il feint ne pas me voir, peut-être en raison, précisément, de ce faux détachement. Instinctivement, je me ressens présentement infiniment désirable, à défaut d’être jeune et belle. Mais ce n’est pas ça qui crée et développe mon émotion : c’est en réalité mon propre désir, pervers et interdit, qui gonfle dès la première nacre dégrafée. Chaque bouton défait représente un nouveau degré de concupiscence accepté tant qu’une liberté nouvelle conquise sur mes préjugés ; chaque pouce de chair dévoilée consacre l’abolition de l’un de mes complexes. Et soudain, je souhaite que ces attaches soient mille, tant la gradation du plaisir est aiguë. Bien involontairement, j’ai oublié le bouton central, le plus stratégique, et j’y reviens, les autres ouverts mais me refuse à consacrer son humiliante paralysie en victoire. Dans un dernier effort, je décide de différer son plaisir en ne me livrant pas immédiatement. Je lui tourne donc le dos pour, ô l’horreur, exhiber mon poitrail dur et douloureux face à la fenêtre, face à la rue entière donc, car ainsi exposée, dans le faisceau de l’illumination solaire et à peine dissimulée par la fine gaze du rideau, je dois apparaître nue à tous les passants… Bien sûr, cette exhibition peut passer pour involontaire et je me garde bien de tout regard direct porté vers l’extérieur. Au stade où j’en suis, autant aller jusqu’au bout, me montrer fille publique dépourvue de toute vergogne. Mon immodestie pourtant me survolte ; ...
    ... je pensais ce geste impossible, même à de moins réservées que je ne le suis, ou l’apanage exclusif des professionnelles des vitrines d’Amsterdam. Face à moi, dans mon dos, je devine des désirs exaspérés, et ceux-ci bandent mes seins que longuement, câlinement, j’agace tandis que mon corps entier frissonne, secoué d’intense ferveur. J’espère une jalouse réaction, un sursaut au moins, et dans cette attente, renforcée par ma folle excitation, je multiplie mes massages et cajoleries. Derrière la fenêtre une silhouette, j’en suis sûre, plusieurs peut-être, m’observent et cela ravive ma rage : d’autres me convoitent sans qu’il ne s’en émeuve. Alors, lentement, m’en arrachant à regret, je quitte l’auréole d’ivresse chaude et pivote vers mon sphinx, écartant les pans de ma chemise comme on dévoile un ostensoir, m’attendant à ce qu’il se jette sur sa proie et enfin la dévore. Il n’en est rien, pas plus que lorsque dans un geste d’irritation non contenue je fais glisser la soie de mes épaules vers le plancher. Le désir à présent me tord les entrailles, gronde, caverneux, comme sans doute jamais je ne l’ai ressenti ; et celui-ci, je le sais, c’est moi qui l’ai engendré, développé jusqu’à le rendre incoercible. J’ai envie de hurler. La honte délicieuse que m’inspirent ma dépravation et mon total abandon me donnent envie de hurler. Cette reddition sans condition de moi-même à un étranger, que jamais avant je n’ai ni pratiquée ni seulement imaginée, me donne envie de hurler. La feinte ...
«1...345...11»