La vérité sur Paul, Sylvie et Annie
Datte: 24/05/2021,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
Oral
pénétratio,
... gros boutons blancs. Je laisser errer sur elle un petit regard éperdu, que je renouvelle deux ou trois fois, mais elle m’ignore complètement. Nous commandons des bières. Après sa première et grande gorgée de bière, Annie me parle : — Tu sais, il y a eu trois disparitions en six mois dans la direction, Claude, Paul et Sylvie, je pense qu’il est inquiet.— Oh, bien évidemment !— Il a voulu savoir ce que j’en pensais ?— Et alors ?— Je lui ai dit ce que je pensais.— Et qu’est-ce que tu en penses ?— Oh, c’est que c’est un accident de la vie, qu’il n’y a pas de relation entre les trois disparitions.— C’est tout ?— Oui, enfin, c’était tout. Mais je sais que ce n’était pas tout, je sais quand Annie me cache des choses, et elle m’en cache aujourd’hui, ce qui me rend nerveux et me pousse à boire de l’alcool. Nous commandons des moules et des frites, et jusqu’à ce que les plats arrivent Annie me parle de vieux souvenirs alors que je m’abstiens de parler. Les filles devant nous sont aussi silencieuses, je les épie de temps en temps. Quand les assiettes sont à moitié vides, Annie détourne la discussion sur moi, en me demandant de lui parler de mon enfance, il est vrai que je n’avais jamais parlé de mon enfance, à personne d’ailleurs. J’arrête alors de baigner mes frites dans la mayonnaise épaisse barbouillée en haut de mon assiette pour parler de mon cas, cela me prend dix minutes où je m’invente des histoires, car mon enfance était triste, morose, monotone, et j’ai cru bon de l’embellir ...
... un peu. Annie me regarde droit dans les yeux, la tête appuyée sur ses deux mains, trouvant de la joie dans ce que je raconte. Quand je termine, je prends une gorgée de bière, alors qu’elle pose une main sur ma main, et, solennellement, elle dit : — Je t’aime ! Je me sens perturbé ; plus encore, ébranlé, car je ne m’étais pas préparé à cette déclaration qui m’arrive comme une piqûre de moustique. — Moi aussi, je balbutie, moi aussi, Annie. C’est sorti, je ne l’ai pas forcé. Cela doit être vrai. Elle a des petits seins, c’est vrai, mais elle est gentille, et elle m’aime, j’en suis convaincu. Elle pleure, des larmes roulent sur ses joues, je les essuie d’une main. — Tu es sûr, me dit-elle !— Oui, Annie, je suis sûr. Nous quittons le restaurant, je la serre dans mes bras et je lui donne un grand baiser, puis je l’accompagne chez elle, et nous faisons l’amour pour la première fois. Avant, on ne faisait que baiser, c’est différent. Le lendemain c’est samedi, c’est elle qui m’appelle sur mon portable vers dix heures du matin. Je venais de prendre une grande tasse de café. — J’espère que je ne t’ai pas réveillé, me dit-elle.— Non, non, pas du tout.— Qu’est-ce que tu fais cet après-midi ? tu es peut être occupé ! (il y a un peu d’hésitation dans sa voix).— Non, non, je suis parfaitement libre.— Je veux te voir, je veux te parler.— Bien sûr, mais tu as ta gym…— Je peux m’en passer cette fois-ci. On se donne rencart à seize heures à l’Opéra. Je fume une clope et, me trouvant nerveux, ...