La vérité sur Paul, Sylvie et Annie
Datte: 24/05/2021,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
Oral
pénétratio,
... carreaux et une cravate rouge, avec des nuances subtiles, et pardessus tout un trois-quarts bleu, Gentleman-Farmer, il y a le logo, à moins que ce soit une contrefaçon. Il est beau, insolent de pureté et de délicatesse, presque effrayant, comme une petite apparition. Il me piège par un regard si intense, si impérieux, alors que je lui souris mollement, que je suis contraint de détourner les yeux sur le clochard et son chien, avec un visage renfrogné, sur-jouant une expression de colère, afin qu’il n’imagine pas que je suis compatissant. — Je suis venu, lui dis-je, j’aurais pu ne pas venir, mais je suis venu, car je ne veux pas que tu fasses une connerie, je suis venu pour toi, pour Catherine aussi.— Merci, merci, fait-il, les yeux par terre.— Bon, alors ? fais-je après un petit silence, je peux partir.— Non, Amour, non, je veux te voir, juste te voir. Nous quittons le clochard, avançons vers le garde-corps ; sous nous coule la Seine, à grands flots gris, alors qu’un petit vent se lève, et la pluie commence à tomber, toute fine. — Ça y est, je quitte, dit-il entre les lèvres, en me regardant dans les prunelles, pâle, les mains tremblantes.— Tu quittes ! fais-je, étonné.— Oui, je quitte, demain, personne ne me verra plus.— Tu vas où ? dis-je effrayé, car sa voix est vraie, plus que vraie, elle est la sincérité même.— Je ne sais pas encore, je ne sais pas, dit-il en regardant en contre-bas les écumes des flots.— Et… Catherine.— Elle ne sait rien encore, je vais lui laisser une ...
... lettre, et un accord pour divorce, et un peu d’argent, tout ce que j’ai, un avocat s’en chargera.— Écoute, Paul, fais-je désespérément, ce n’est pas trop tard, on peut redevenir amis, copains, comme avant, il faut juste oublier cette histoire d’amour, ce genre de chose, je peux tout oublier. Il se tait, me regarde d’un œil mouillé, comme ébahi de me voir, comme si toute sa vie dépendait de moi, et que de moi, ce qui centuple mon effroi. — Écoute Paul, tu sais ce qu’il te faut ? fais-je en tremblotant, ce serait un peu de repos, une cure en montagne, ou une bonne thalasso, tu n’aurais plus ces idées que tu te fourres dans la tête, tu verrais la vie autrement, j’en suis certain.— Oh, Amour, fait-il soudain avec véhémence, en s’agrippant à ma chemise, oh, comment je pourrais t’oublier, fait-il en me collant une pelle en pleine bouche.— Arrête Paul, arrête, je crie en écartant ma tête, et en le poussant des mains.— Oh, Amour, je ne peux pas vivre sans toi, fait-il encore, en tentant de m’embrasser à nouveau, les yeux rouges de larmes, les joues incandescentes, presque enragé. Je réussis à m’échapper, une partie de ma chemise Arrow blanche rayée bleu restant entre ses mains, puis je cours, à toutes jambes, je traverse le pont, tourne à droite, puis je descends des escaliers, je me retrouve sur les berges, et je continue à courir, alors qu’il court derrière moi, il me poursuit à quatre pas derrière, puis deux, puis il me rattrape et me serre dans ses bras. Il pleure toujours, il ...