Mon enfer (5)
Datte: 12/11/2017,
Catégories:
Divers,
... atténuera votre… dégout peut-être… — oooOOooo — Je ne suis pas retournée à mon bureau. Aucune envie que Mélanie et Francine voient ma bouille déconfite. Ce con de flic m’a replongée dans un marasme épouvantable. D’un côté je suis soulagée de voir que quelque part un type, longtemps après, a euhonte de ce qu’il a fait ou dit. Mais bon sang, comme je ne veux pas revivre cette période pénible. Je m’enferme dans mon appartement, et des images remontées de mon passé viennent hanter cette fin de journée morose. C’est drôle j’aurais besoin de… la compagnie de Francine, je voudrais sentir ses mains sur moi. Un peu d’amour, de n’importe qui, un peu d’attention qu’elle soit féminine ou masculine serait la bienvenue. Mais… ça tombe le soir où elle reprend pied dans la réalité et que moi je risque de sombrer dans un amer retour en arrière. Le remède, c’est une pilule rose, une de celles qui m’ont parfois servi en détention pour alléger le temps. C’était plus facile à obtenir qu’un sourire de quelqu’un, alors le confort qu’elles procurent, est ce soir, de nouveau mis à contribution. C’est simple, c’est rapide, un verre d’eau, une rasade de liquide dans la bouche pour faire glisser le sommeil en gélule et le ciel de la nuit passe du sombre au néant. C’est parfois sans compter sur les fantômes et ceux-là semblent bien décidés à me torturer. C’est donc avec une sorte de formidable gueule de bois médicamenteuse que je vois le jour suivant. Tout débute par la trogne que me renvoie le miroir ...
... et je me fais peur. Les cernes noirs sous les yeux sont la rançon de ces cauchemars qui m’ont poursuivi pendant la nuit. Comme un zombie, je tente de ravaler la façade de ce monument historique, de ce chef-d’œuvre en péril que l’aube a engendré. Bienheureux l’inventeur du fond de teint et autre mascara, de l’eye-liner et tous ces remèdes miracles permettant aux femmes de paraître… peut-être plus jeunes. Toujours entre réveil et somnolence, je file rejoindre mes deux collègues. Elles sont, comparées à moi, radieuses. Mais ni l’une ni l’autre ne m’apostrophe après l’accolade matinale. Ce n’est que pour la pause déjeuner que je peux enfin entendre d’une oreille distraire les confidences de Francine. Mélanie n’est pas venue ! Encore une fois, une facture a récupérer ? C’est fou le nombre de mauvais payeurs de nos jours. La femme qui mange face à moi est souriante, enjouée, apparemment tout s’est bien passé avec son Gino ! — Il est parti, j’ai récupéré mes gamins… Ton Gilles a fait des merveilles ! Il m’a appelé ce matin vers dix heures, pour me dire que Gino retournait vivre chez son frère. Ouf ! Merci de ton aide… merci pour mes fils… — J’ai été convoqué chez les flics. Hier c’est pour cela que je n’ai pas bossé l’après-midi. — Ah bon ? Tu as des ennuis ? — Plus maintenant… je crois même que ça pourrait s’arranger ! Un type a fait une confession et il dit qu’il a menti pour protéger sa famille dans mon affaire. Il donne le nom de celui qui a tiré sur mon mari. — Tu as dû avoir de ...