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Natasha & Franck (4)
Datte: 17/07/2021, Catégories: Transexuels
... bassin. Vas-y continue donc ton histoire.» Deux jours après, Gérard partait avec les frères et sœur de Marie. Juste quand j’arrivais pour le courrier, je le croisais. Il baissait la vitre de sa voiture et me dit en souriant : « Ah facteur ! Je vous laisse la charge de veiller sur les femmes de la maison ! fpgfjjrt -Vous pouvez compter sur moi, riais-je. Faites bonne route ! » Se doutait-il de quelque chose en disant cela. Ou était-il finalement à plaindre de ne rien comprendre ? Françoise me proposait de venir partager le repas après ma tournée. Elle était un peu en retard sur son programme et elles ne mangeraient finalement pas avant quatorze heures. C’était bizarre, en quelques jours j’étais presque devenu un ami. Je ne savais pas trop à quoi cela tenait. Et je ne savais pas trop à quoi m’en tenir. J’avais parfois l’impression que Françoise tirait les ficelles dans l’ombre. Après tout, il serait logique qu’une mère perçoive d’infimes détails qui trahiraient tout ce que sa fille tentait de lui cacher. Je me remémorais comment elle avait expédié son mari et les enfants. Mais si elle se doutait de quelque chose, pourquoi avoir tout fait pour que Marie et moi ayons encore plus de chance de nous voir ? Ou alors voulait-elle cornaquer sa fille vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? En n’ayant que Marie à gérer, elle pouvait ainsi lui enlever toute possibilité ...
... d’échapper à sa surveillance. Mais alors pourquoi me proposer de venir manger avec elles dès que Gérard avait le dos tourné ? J’arrivais avec ces pensées maussades pour le repas. Marie remarqua mon air renfrogné et essayait de me questionner. Françoise étant présente, je mettais cela sur le compte du boulot. Mais à l’instant où sa mère s’éloignait quelques minutes, je lui faisais part de mes inquiétudes. Marie semblait se décomposer. « Marie ! Je n’ai plus d’œufs, tu veux bien prendre ton vélo et aller en chercher à la ferme au hameau ? -Je peux y aller avec la voiture si vous voulez, ce sera plus rapide…, proposais-je. -Vous avez travaillé tout le matin, soufflez donc un peu. Un peu d’exercice ne lui fera pas de mal. Je vous sers un apéro ? -Je prendrai juste un jus de fruit si vous en avez. -Bien sûr, je vais vous chercher ça. Installez-vous sur la terrasse.» Marie s’éloignait en me regardant d’un œil inquiet. Je tournais mes paumes vers le haut, mains en avant. Moi non plus je n’étais pas rassuré. Elle se dépêchait, consciente que quelque chose se tramait. « Voila, Franck ! Vous permettez que je vous tutoie… ? -Bien sûr ! » Nous étions en tête à tête pour au moins une quinzaine de minutes. Je sentais le piège se refermer. Advienne que pourra ! Je plongeais le regard dans mon verre, comme pour y trouver mon salut, ou tout simplement retarder le moment fatal.