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Natasha & Franck (4)
Datte: 17/07/2021, Catégories: Transexuels
Karen dormait à poings fermés. Sa journée avait été mouvementée et riche en émotions. Afin qu’elle se repose au mieux, nous lui avions laissé le grand lit de Natasha. Nous étions tous les deux dans le salon, absolument pas décidés à aller dormir. Nous discutions encore et encore de musique. Elle avait mis un cd de toutes les chansons qu’elles avaient choisies pour la prochaine tournée. J’allais devoir bosser sérieusement la batterie dans les semaines à venir. J’allais à la fenêtre, dehors il neigeait encore. Je reprenais une bière que m’avait fait découvrir Natasha : une bière à la framboise, parfumée et très fruitée. Pas une de ces bières parfumée chimiquement. Je revenais m’avachir sur le canapé. Natasha se collait contre moi. Elle se demandait si ma vie était toujours aussi mouvementée. C’était vrai que les dernières 48h avaient de quoi inquiéter ou pour le moins surprendre. D’ailleurs j’en étais le premier surpris. Un vent de changements semblait s’être abattu. Natasha voulut enfin savoir si j’avais, en tant que facteur, souvent eu l’occasion de profiter des charmes de mes clientes. Elle n’était pas la première, mais cela restait tout de même exceptionnel. Bien sûr, j’avais tout un tas d’anecdotes plus ou moins croustillantes. Je lui narrais, avec plus ou moins de détails selon les histoires, mes aventures postales. De la jeune maman que le mari n’osait plus toucher car il ne voyait que la mère en elle, au vieux garçon qui se soulageait avec sa vache. J’avais tout un ...
... éventail de faits à lui relater. Mais celle qui m’avait le plus marqué c’est certainement celle-ci : Lorsque je débutais à la poste en temps que remplaçant pour l’été, un couple un peu catho était venu s’installer dans une maison en location en pleine campagne avec leur fille ainée, étudiante qui avait un peu foiré son année de fac car elle s’intéressait plus aux garçons qu’à ses cours. Il y avait aussi ses deux frères et sa plus jeune sœur. Marie, l’étudiante, était en quelque sorte assignée à domicile afin qu’elle retrouve le droit chemin. Elle passait ses journées à lire et réviser ses cours. La pauvre s’ennuyait comme un rat mort ! Heureusement, elle pouvait tout de même se promener dans la campagne avoisinante sans que ses parents lui soient sur le dos en permanence. C’était le seul moment où elle pouvait jouir d’un peu de liberté. Je passais chez eux un peu avant midi et souvent les parents m’offraient un verre. Les voitures jaunes n’étant pas climatisées, en plein soleil, elles devenaient rapidement de vraies cocottes-minute. Autant dire que j’acceptais et savourait cette petite pause. Comme je ne buvais que très rarement un apéro, préférant un jus de fruit ou même que de l’eau, j’avais bonne presse auprès d’eux et ils m’invitaient à venir même si je n’avais pas de courrier. Marie profitait de ces moments pour sortir son nez de ses livres. J’étais alors à peine plus âgé qu’elle et il était évident que Marie me regardait autrement que comme le facteur. Ses parents, à ...