La robe chamarrée - Histoires de Sexe

La robe chamarrée

... des portes ouvertes. Elle vient s’asseoir à côté de Stéphanie et affiche un « non, surtout pas » dans ma direction, certaine qu’à partir de dorénavant inclus, c’était moi qui mourais de l’envie de m’entremettre. — Attends !… Seulement quand vous en serez à la page 69 du Kâma-Sûtra ! Chez moi, le feu était passé de l’orange sanguine au vert pomme sans transition, c’est vrai. Inutile de le cacher. Je m’allonge, un peu comme l’après-midi sur la plagette, sauf que là j’avais les pieds posés sur la descente de lit. Le corps en demi-cercle, façon pont romain. Pour l’exemple et la beauté du geste, pensai-je. Margrit toise la môme et renchérit : — Écarte les cuisses et ne regarde que tes doigts. Oh et puis… tu vas arrêter de jouer les allumeuses ? Mademoiselle jongle avec son clito comme une débutante qui mange des sushis avec des baguettes. Le genre de frétillement qui n’a rien d’innocent. Et puis elle me regarde fixement, de ce regard qui coupe court à toute discussion. — Bon ben… je crois que je vais aller me coucher ! On dit que le ridicule ne tue pas. J’ai quand même eu l’impression que les anges de l’Apocalypse allaient sonner la fin des temps. — Je ne suis pas lesbienne et je prends mon bonheur quand je veux… si je veux, ajoute-t-elle en riant. °°° Madame mère et papa sont arrivés au bateau de midi. À l’apéro sous la pergola, Stéphanie retire la robe du carton. — C’est Madame Margrit et Vanessa qui se sont cotisées. Sur le carton, le dessin au fusain d’un chat qui se marre aux éclats. Nous nous sommes revues à Paris, deux ou trois fois autour d’un café. Nous habitons à deux cent mètres l’une de l’autre. Elle a trouvé un super fiancé, c’est bien. Je l’aime bien, Stéphanie. °°°