1. Le coup de la panne


    Datte: 12/08/2021, Catégories: ff, fplusag, grosseins, fgode, jouet, conte, fantastiq,

    ... en forêt, pas plus d’ailleurs que les délicats bas noirs, la jupe qui lui arrivait à mi-cuisse, le chemisier en soie ou la pochette de soirée qui resserrait difficilement son téléphone, ses clés, ses papiers et son étui à cigarettes. En faisant l’inventaire de sa tenue de soirée, sans omettre le délicieux slip en dentelle et le léger soutien-gorge assorti, Isabelle songeait que la fête chez Caroline devait déjà battre son plein. Elle imaginait Manuella dans la nouvelle robe rouge qu’elles avaient achetée ensemble, ce décolleté vertigineux sur les seins mordorés de son amie. Elle revoyait les longues jambes de Rose émergeant de sa jupe fendue de bas en haut. Ah, ils devaient baver tous les garçons, elle imaginait l’étoffe légère de leurs pantalons serrés déformée par un début d’érection. Et elle, qui partait à la fête pleine de désir, la voilà qui titubait dans sa belle jupe neuve, dans un sous-bois sombre, et ses escarpins humides qui s’encroûtaient peu à peu d’un emplâtre de feuilles et de boue. Elle en était là de son désespoir lorsqu’au fond d’une clairière, elle aperçut une petite maison de bois tout éclairée. Le garçon qui marchait en silence s’arrêta, tourna à peine le visage vers elle en disant : — C’est là-bas, la mère est en cuisine. Et, sans attendre, il rebroussa chemin, laissant Isabelle accomplir seule les deux cents mètres qu’il restait à parcourir. Elle allait frapper à la porte quand celle-ci s’ouvrit tranquillement. Une femme d’une quarantaine d’années le ...
    ... regard clair droit planté dans les yeux d’Isabelle dit simplement : — Entre, qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Fascinée par ce regard qui ne la quittait pas et sidérée par la désagréable mésaventure qu’elle vivait depuis plus d’une heure, Isabelle bafouilla : — Ma voiture, tombée en panne, votre fils, est-ce que je pourrais, pas de réseau. La femme souriait. — Désolée, ma chérie, je n’ai pas le téléphone. Et elle se dirigea vers la cuisinière pour surveiller la cuisson dans une petite cocotte rouge. Lorsqu’elle souleva le couvercle, une merveilleuse odeur d’herbes et d’épices envahit la pièce. La femme, avec un geste gracieux qui tranchait avec l’épaisseur de son corps emballé dans un grand tablier de cuisine disgracieux, attrapa deux verres, une bouteille de vin et invita Isabelle à s’asseoir en face d’elle à la grande table en bois, patinée, usée, tâchée par plusieurs générations. — J’ai pas de voiture non plus, ma belle. Je peux t’offrir le couvert et le gîte et du bon vin, ajouta-t-elle en servant deux verres.— Mais, mais, balbutia Isabelle, je pourrais…— Marcher ? Douze kilomètres en pleine nuit en pleine forêt à cette heure ? Ta fête ne mérite pas cela, ma belle.— Qu’est-ce qui vous dit que j’allais à une fête ?— Ta jupe, tes bas, ta petite poitrine pimpante, ta bouche en cœur et tes joues roses. La femme se leva arrêta la cuisinière sous la marmite et se débarrassa du tablier sac qui le couvrait. Puis elle prit les deux verres en invitant Isabelle à la suivre dans le ...
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