1. Le coup de la panne


    Datte: 12/08/2021, Catégories: ff, fplusag, grosseins, fgode, jouet, conte, fantastiq,

    ... petit salon. Elle posa les verres sur la table basse et s’installa dans le profond canapé de velours bleu en invitant Isabelle à prendre place à ses côtés. Éberluée, Isabelle était ailleurs. Les événements des dernières heures tournoyaient dans sa tête, son regard errait autour d’elle sans qu’elle ne vît rien. Elle avala mécaniquement une gorgée de vin. Il était rond, profond avec une petite pointe fraîche étonnante. Petit à petit elle reprit pied dans la réalité. La profondeur moelleuse du canapé, d’abord lui apparut, puis une sensation de couleurs un peu indistincte, les odeurs de la cuisine mêlées à celles du bois et du cuir, la domination majestueuse d’une bibliothèque remplie de livre, un parfum de femme, capiteux et fleuri. Isabelle reprenait pied dans un monde étrange désuet et voluptueux avec pourtant ce détail qu’elle n’identifiait pas, cette impression colorée qui dénotait avec le reste tout en donnant à l’ensemble son sens le plus profond. — Tu reviens à moi, murmura la femme d’une voix grave et douce. Isabelle tourna la tête vers elle et fut happée pour la seconde fois par ce regard infini. Elle sourit sans dire un mot. Cette impression d’une étrange note colorée persistait, dans ce décor aux tons de bois et de terre. Cela ne venait pas des gros motifs floraux de la robe de la femme, pas de ce gros coquelicot rouge stylisé qui envahissait la lourde masse de son sein gauche lui donnant un aspect fier et dominateur, quand le sein droit ganté d’une partie du tissu ...
    ... restée blanche semblait plus timide. Isabelle se sentait bien dans ce regard qui la baignait. Bien comme dans un bain chaud et parfumé, elle oubliait Rose, Manuela et Caroline. Lorsque les doigts de la femme se promenèrent légèrement sur sa cuisse, ce fut comme un délicieux filet d’eau bien chaude, comme ce jet de la douche qu’elle promène sur son propre corps dans son bain. Et la main qui envahit son sein ne fut rien d’autre. La bouche qui l’embrassa était plus inhabituelle dans son paysage balnéothérapique, mais il était l’accomplissement de son projet pour cette soirée. Manuela, Rose, Jean ou Mathieu, Isabelle n’avait pas élu l’objet de son désir. Cette femme s’y prenait bien pour ravir les suffrages. En laissant la langue de la femme caresser ses lèvres et envahir sa bouche, Isabelle s’empara délicatement de l’énorme coquelicot et en explora les longues courbes, la ferme élasticité. Isabelle n’avait jamais caressé si volumineuse poitrine. Elle flottait dans la voluptueuse ivresse d’un fantasme qui se réalise. Sans fioritures inutiles, sans gestes hésitants, avec une fougue profonde et maîtrisée, la femme envahissait le corps d’Isabelle, la conduisait inexorablement vers le plaisir. Combien de fois Isabelle avait-elle imaginé cette rencontre d’une belle quadragénaire experte dans l’art d’aimer, qui lui apprendrait les mille et un chemins vers des jouissances qu’elle pressentait, mais dont ses jeunes partenaires, garçons ou filles, ignoraient totalement l’existence ? Ce doigt ...
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