1. Le bouclier massaï


    Datte: 12/08/2021, Catégories: ff, frousses, nopéné, humour, sorcelleri, québec,

    ... aussitôt en réalisant que j’étais nu et étendu dans une boîte en métal très étroite. Mon estomac gargouillait, ma langue était épaisse, ma gorge sèche, je mourais de soif. Je me mis aussitôt à cogner et frapper du pied en hurlant pour qu’on me sorte de là. Sur une échelle de 1 à 10 pour la claustrophobie, j’atteignais le 10 depuis la tendre enfance, depuis que, par accident, je m’étais enfermé dans le coffre à souvenirs de ma grand-mère qui avait carrément oublié qu’elle me gardait, je devais avoir 6 ans. Qu’est-ce que je faisais là ? Je ne me rappelais plus de rien à partir du moment où… j’allais ouvrir la porte… le carillon sonnait et… et quoi ? Le trou noir total. J’avais l’impression d’être dans un cercueil et ce n’était pas très rassurant, même angoissant. Je continuai quand même à appeler à l’aide à m’en briser la voix. Il se passa un temps fou avant que j’entende des pas et qu’une porte s’ouvre devant mes pieds. Je vis le visage d’un jeune homme qui avait latéralement les yeux sortis de la tête. La lumière vive brûla quasiment les miens. — Sortez-moi de là, hurlai-je un bras sur le visage pour protéger mes yeux.— Vous. Vous êtes… bégaya-t-il en tirant vers lui la plaque métallique sur laquelle j’étais étendu avec une étiquette au gros orteil droit. C’est là que je réalisai où j’étais. À la morgue. Petit Jésus ! Je m’assis courbaturé en clignant des yeux pendant qu’ils s’habituaient à la lumière ambiante. J’étais ankylosé, congelé et le gars en sarrau blanc semblait ...
    ... momifié. — Mais… fit-il, incapable de finir une phrase tandis que je me tâtais le torse heureux de ne pas y voir une énorme cicatrice en y.— Jésus Christ ! dis-je la voix si enrouée que j’aurais pu chanter du Garou, je comprends qu’on manque de place dans les hôpitaux, mais là… c’est ridicule ! Mon linge, il est où ? On se les gèle, ici ! J’essayai de me débarrasser de l’étiquette, mais rien à faire, elle était attachée solidement avec un anneau en plastique, il m’aurait fallu un couteau ou des ciseaux. Il y avait mon nom dessus et un numéro. Ça, ça fait réfléchir. — Vous avez des ciseaux… Boum ! Le gars venait de tomber sans connaissance sur le carrelage blanc et il avait de jolies chaussettes roses. Je me levaichambranlant, les jambes en coton et, tant bien que mal, je traversai des doubles portes battantes pour me retrouver dans une grande salle d’autopsie déserte. Des tables en inox s’alignaient, vides heureusement sauf une. Un corps y reposait recouvert d’un drap, seuls des gros pieds poilus en dépassaient et avec la même étiquette que moi. Une étrange odeur de nettoyant industriel flottait dans l’air et cela me donna la nausée. Je vis unabreuvoir et m’y précipitai, ma main tremblait en remplissant un petit verre en carton, l’eau glaciale me parut être la boisson la plus délicieuse de la planète. J’essayai de me noyer deux bonnes minutes avant de vomir tout ce que j’avais avalé et de boire à nouveau. Une fois mon petit réservoir bien rempli, je m’appuyai contre le mur, ...
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