1. Tranche de vie


    Datte: 15/08/2021, Catégories: romance, fh, couple, voisins, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme

    ... une nouvelle facette de la France. Vers 16 heures, nous nous promenions sur le quai de la Mégisserie, côté fleurs. Nous pensions traverser le Pont au Change pour aller sur l’Ile de la Cité voir Notre-Dame, puis reprendre la voiture au parc sous l’esplanade avant d’aller passer la soirée, « Quai Paris » oblige, auCrazy Horse Saloon. Les dames étaient devant. Margaux, entre elles deux, parlaient architecture. J’étais derrière avec leurs maris et le même sujet de conversation. Soudain, un scooter est passé et le passager a tenté d’arracher le sac à main de celle des dames qui se trouvait sur le bord du trottoir. Ce faisant, il l’a déséquilibrée, et elle était en train de tomber sur la chaussée quand Margaux s’est précipitée pour la retenir, ou au moins lui éviter la chute devant le bus qui arrivait juste derrière. Je vois la scène comme au ralenti : le presque plongeon de ma compagne, le bus qui freine, l’invitée qui tombe sur le trottoir, mais aussi la perte d’équilibre de Margaux, sa chute lourde devant le bus. J’ai encore en tête le bruit de son corps frappé par l’engin, puis celui du choc de sa tête. Sur le trottoir, les cris des passants, les coups de freins des voitures, puis après le silence. Je ne capte plus rien de l’extérieur. Je suis à genoux à côté de mon amour brisé, désarticulé. Elle respire encore ; un peu de sang coule de sa bouche. Elle est livide. Elle ne bouge plus. Madame Wang, qui se relève, à part les genoux écorchés n’a rien. Les femmes de mes invités ...
    ... en pleurs, eux-mêmes très ennuyés mais, comme moi, incapables de réaction. Les gens qui s’approchent, le jeune qui, sur son portable, appelle les pompiers, ce médecin que je n’ai jamais revu, qui s’agenouille à mes côtés après avoir confié l’enfant qu’il tenait à la main à la femme qui l’accompagne. — C’est grave me dit-il. Elle a perdu connaissance ; je ne peux rien faire. Surtout ne la touchez pas : elle a plusieurs fractures. Je vois encore ce monsieur – il aurait pu être son grand-père – qui sort un plaid de sa voiture pour la couvrir, les pompiers qui arrivent, les premiers soins sur le bitume, les flics qui arrivent bien après. Je téléphone à Christian, lui explique la situation en deux mots et mets mes Chinois dans un taxi ; il les récupérera à leur hôtel. Le brigadier a voulu prendre leurs identités mais a renoncé, se contentant de mon nom et de mon adresse. — On verra ça plus tard, me dit-il. Je suis à côté d’elle quand ils l’emmènent à l’Hôtel-Dieu à quelques centaines de mètres de là, enserrée dans une coquille qui la maintenait dans une position « acceptable » pour qu’elle ne souffre pas trop. Les urgences, l’accueil des médecins, leur dialogue avec les pompiers ; l’un d’eux – je devrais dire « l’une d’eux » – qui vient vers moi, s’assied à côté de moi, me parle doucement, comme à un enfant. Je ne l’entends pas, mais elle est là. Les premiers résultats qui arrivent : fractures du bassin, quelques côtes aussi, l’avant-bras gauche. Traumatisme crânien. Un énorme ...
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