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Tranche de vie
Datte: 15/08/2021, Catégories: romance, fh, couple, voisins, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme
... hématome au temporal gauche. Coma profond. Observation. Le coup de fil de Christian, qui vient aux nouvelles. Que lui dire ? Il prend la relève et va se débrouiller avec les frères Wang, je ne sais pas comment et ne veux pas le savoir. L’immense gerbe de roses rouges qu’ils envoient et que me donne l’infirmière. — On ne peut pas faire entrer de fleurs en soins intensifs. Vous les emporterez chez vous. Le médecin-chef qui arrive, qui commente le premier bilan : — Les fractures ne sont pas graves. Elle est jeune et ça se réparera très vite et bien. Pour le coma, on ne peut rien dire. C’est trop tôt. L’épanchement sanguin est stoppé. On travaille à réduire la pression de l’hématome ; cela peut prendre du temps. Tous les paramètres sont aussi normaux que possible.— Je peux la voir ?— Ce n’est pas joli-joli ; elle est sous assistance, mais si vous y tenez… je vais avec vous.— Merci. La salle vitrée permet une surveillance par les infirmières sans qu’elles n’aient à y entrer à chaque instant. Je n’avais jamais vu un tel enchevêtrement de câbles, tuyaux et autres branchements sur un être humain ! Les bras, le nez, la bouche : chaque possibilité d’introduire médicaments ou de prendre une mesure est exploitée. Son corps meurtri commence à prendre des teintes bizarres : jaunes, bleues, vertes, des taches marquent chaque endroit où un choc s’est produit. — Vit-elle encore ou est-elle forcée à vivre ?— L’électro-encéphalogramme montre une faible activité cérébrale. Elle est sensible ...
... aux bruits. Si vous lui parlez, elle vous entendra peut-être. Le cœur est bon et ne montre aucun signe de faiblesse. Nous assistons la respiration à cause des côtes cassées. Elle est sous perfusion avec des anticoagulants pour l’hématome cérébral et des antalgiques. Toutes les fonctions vitales sont normales. Sur un signe du médecin, j’entre dans la pièce après avoir revêtu une longue blouse, un masque et une calotte. Je m’approche d’elle. Nous sommes seuls. Un carabin discute avec des infirmières dans le couloir. — Margaux, si tu m’entends, accroche-toi ; ne me laisse pas tomber. Ne nous laisse pas tomber. Bats-toi ! Je suis avec toi. Je t’aime. Paroles dérisoires, mots du cœur que la raison ne peut brider. Je l’embrasse sur le front, à travers le masque. Piètre contact. Sent-elle seulement quelque chose ? Je la caresse sur la joue puis je ressors, des larmes plein les yeux. — Lorsque vous lui avez parlé et touchée, l’électro a réagi : c’est bon signe ! Il faudra être patient. On en saura plus dans deux ou trois jours. Laissez-nous vos coordonnées ; je veillerai à ce que l’on vous prévienne dès qu’il se passera quelque chose. Rentrez chez vous et essayez de dormir. Voulez-vous que je vous prescrive un somnifère ? Je le laisse faire et repars avec quelques comprimés. En bas, les flics m’attendent pour compléter leur rapport. Je ne sais même pas ce qu’ils me demandent. Le portable sonne : c’est à nouveau Christian. Nous nous organisons pour le lendemain : les Chinois ont décidé ...