1. Tranche de vie


    Datte: 15/08/2021, Catégories: romance, fh, couple, voisins, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme

    ... heures, OK ?— Si vous voulez. Notre visite est courte ; il ne peut pas supporter de voir Margaux dans cet état et ne veut pas écouter le médecin de garde. — Vous direz tout ça à Michel ; enfin, à monsieur Cartier. C’est trop dur pour moi. Je rentre. Je veux le ramener chez lui mais il refuse, préférant rester seul, et nous laisse, le médecin et moi, dans le couloir. — Surveillez-le un peu ; il ne va pas bien ! me dit le toubib.— J’ai déjà essayé de l’envoyer chez un de vos confrères, mais peine perdue pour l‘instant.— Ce sera dur pour lui aussi.— Rien de nouveau ?— Non, hélas.— Je vais aller la revoir avant de partir.— Allez-y ; cela ne peut pas lui faire de mal. Je reste au chevet de Margaux pendant une heure, lui parlant doucement, surveillant du coin de l’œil l’écran où s’affichent ses réactions, puis je rentre chez moi. Je sonne chez mon voisin ; nous échangeons quelques mots. Il refuse de venir dîner avec moi, me souhaite une bonne nuit et referme sa porte. Sur mon répondeur, un message de mes parents demandant des nouvelles, et un de Valérie me disant qu’elle rappellerait plus tard. J’ai donne à mon père, qui a répondu, les dernières informations. Il me renouvelle sa proposition de venir à Paris avec ma mère. Nous finissons par nous mettre d’accord sur le fait que ça ne servirait à rien. Ils m’appelleront tous les soirs pour savoir. Valérie se manifeste quelques minutes plus tard ; encouragements, banalités, sympathie. Quelques détails pratiques à régler. Un cachet, une ...
    ... douche, une nouvelle nuit seul, de mauvais sommeil. ____________________ Une semaine a passé. Rien de bien nouveau. Toujours le coma profond. J’y vais deux fois par jour. Les infirmières sont sympas, le toubib aussi. Pas plus inquiets qu’au premier jour, pas plus rassurants non plus. Je reviens chez moi, donne les dernières nouvelles au grand-père que je vois lui aussi deux fois par jour. Très digne, il fait beaucoup d’efforts pour ne pas se laisser aller et craquer. Il est deux heures du matin. J’ai décidé de raconter toute notre histoire, et depuis que je suis rentré de l’hôpital, j’ai usé de l’encre et du papier. Arthur vient de rentrer dans le bureau ; comme chaque jour, il me rend une visite. Il a beau y mettre du sien, il ne remplacera pas Margaux. Je lui donne des nouvelles. Il écoute, assis face à moi. Depuis un moment, il ne cesse de regarder le téléphone comme s’il attendait un coup de fil. Je le caresse un peu, ce qu’il accepte, mais sans démontrer un enthousiasme fou. Voilà, j’ai fini. Tout est dit. Je sais que je ne pourrai pas vivre sans elle. Si elle venait à mourir, j’irais la rejoindre. Cela fera sûrement beaucoup de peine à ceux que j’aime, mais je ne me vois pas traîner une vie sans but, rien qu’avec des souvenirs. Au moment où j’éteins la lampe du bureau, Arthur proteste en miaulant. Je rallume pour voir pourquoi. Il est toujours là assis à côté du téléphone. J’essaie de l’attraper. Il saute à terre et file vers la porte. Je le suis mais, me passant entre ...