1. Les vieux messieurs indignes...


    Datte: 16/11/2017, Catégories: prost, init, méthode,

    ... perdait sa vertu, à défaut de sa place, contrainte alors de supporter les assauts qu’elle espérait voir récompensés par une élévation sociale. Mais d’élévation sociale, il n’en était que très rarement question et le jeune homme épousait celle qui lui était désignée - car, pire qu’un engrossement de la bonne, était la mésalliance. De cette époque restent quelques belles fortunes mais surtout des compositions familiales actuelles, fondées sur des apports financiers, des intérêts partagés, des agrandissements de propriétés terriennes et de cheptel ovin et bovin. Les descendants réalisaient, au moyen d’un contrat de mariage dûment signé devant notaire, sous le regard attendri et ému des parents, leur réussite sociale, revanche sur leurs propres conditions. Et le malheur du jeune couple commençait. La jeune épouse, généralement non avertie en matière d’amour et de sexe, se retrouvait au lit sans savoir quoi que ce soit de la vie. À l’inverse, son jeune époux attendait d’elle des services qu’elle ne savait dispenser et que la tradition condamnait fermement. Alors, frustré, il s’en retournait rapidement vers les amours tarifés et vers la domesticité, rendue souple pour raison économique. Ainsi, au fil des décennies, ont été copiés, imités, dupliqués et adaptés les modèles qui servirent de base au vieux messieurs dignes. Des vieux messieurs dignes qui ne pratiquaient alors la copulation maritale que dans l’objectif de procréer avec la légitime épouse, pour perpétuer la race et le ...
    ... nom, transmettre le patrimoine. Madame accomplissait son devoir conjugal comme les cancres leurs lignes de punitions, en soupirant et en maudissant celui qui imposait de telles turpitudes. Puis, le résultat escompté se précisant, Madame devenait inaccessible et dévouait son temps à l’élevage des bambins, quelquefois aidée en ce travail épuisant par une ou plusieurs bonnes. Si les soubrettes étaient choisies parmi les laiderons, Monsieur pouvait se contenter de les déniaiser, plus par habitude que par désir, une façon de les marquer du sceau du bon vouloir du maître envers ses esclaves. Si les nurses et diverses soubrettes étaient girondes, Monsieur ne se contentait pas de les déniaiser. Régulièrement, il pouvait les honorer, agitant frénétiquement devant leurs yeux la menace d’un renvoi si elles allaient jusqu’à l’outrecuidance de se plaindre auprès de Madame des assiduités de Monsieur. Ainsi se prolongeait et se perpétuait le modèle des amours ancillaires, initialisé par la mère, toléré par tous et si pratique, car économique et peu dispendieux des revenus familiaux. Pourtant, certains, qui avaient pris goût à la chose, préféraient sortir et fréquenter à l’extérieur selon le rang social, le niveau des revenus et de réussite, les besoins de relations. Ils prenaient une maîtresse. Une situation qui n’excluait nullement les amours ancillaires, mais là, c’était de la gourmandise ! Le rang et le titre de «maîtresse », attitrée ou non, avait l’avantage de fixer les vieux messieurs ...
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