1. Chloé neuve


    Datte: 28/08/2021, Catégories: f, jeunes, vacances, plage, amour, revede, miroir, odeurs, Masturbation prememois,

    ... sa mère s’inquiétait de la fatigue dont les stigmates apparaissaient fréquemment sur le visage de Chloé, les cernes violets sous ses yeux ; alerté, le médecin de famille, qui avait vu cela un millier de fois, se contenta de prescrire des vitamines qu’elle absorbait consciencieusement et qui ne changeaient pas grand-chose. Elle faisait en sorte que rien n’apparaisse de la réalité de ses tourments. Comme souvent, il y avait toute une part de son être qui échappait à ceux qui l’aimaient le plus. Personne n’aurait compris. Les vacances l’avaient privée de Marie-Laure, dont les parents, à ce qu’elle avait cru comprendre, possédaient un chalet à la montagne. Elle s’était préparée comme elle avait pu à ce désert sentimental, mais en vain, et les premiers jours de juillet elle avait beaucoup souffert. Puis le temps était passé par-dessus sa douleur, elle était partie en Grèce avec ses parents, quinze jours seulement car son père avait beaucoup de travail, elle avait aimé le soleil, le bleu intense de la mer, le sable brûlant, les îles qui lui avaient rappelé les siennes. Elle avait été heureuse, brunissant à vue d’œil, faisant de la voile avec son père ; le soir tous les trois regardaient le ciel changer de couleur, et en elle le chagrin s’estompait. À son retour à Pentrez, il avait presque complètement disparu, ne se manifestant plus que par des convulsions isolées dont elle possédait la clé. Lorsqu’elle sortait la nuit, il lui semblait que le prénom de Marie-Laure ne revenait plus ...
    ... qu’accidentellement, son âme palpitait pour d’autres souvenirs dont l’empilement avait relégué son désir à l’arrière-plan. Son horizon s’était élargi, mais à un moment il avait fallu revenir, se réinstaller dans l’absence, les jours morts, les jours sans elle. L’été, la population de la ville était multipliée par cinq ou six, il y avait de la vie et du bruit. Même la nuit, il lui arrivait de ne pas être seule lorsque le temps était doux. Des jeunes jouaient de la guitare sur les plages, des types louches rôdaient dans les dunes et, à deux reprises, elle était tombée sur des couples en train de faire l’amour. La première fois, ils l’avaient entendue, tout s’était arrêté, ils s’étaient rhabillés à la hâte, elle avait entendu des froissements, des jurons, elle s’était enfuie avant eux. La seconde fois, elle s’était tapie derrière un buisson, à cinq ou six mètres des amants, s’efforçant à l’immobilité. C’était juste derrière le parking de la plage-sud. À entendre leurs voix, ils n’étaient pas vieux. Dix-huit, vingt ans ? Elle distinguait leurs silhouettes dans la faible lueur émanant d’un lampadaire, le garçon sur la fille, elle perçut des mots épars, non, tu me fais mal, arrête, laisse tomber. Ils se sont relevés. La fille se rajustait, elle ne disait rien, tournait le dos au type qui essayait de la retenir : « S’il te plaît, Hélène… Ne t’en va pas… Je suis désolé… » La fille ne répondait pas, maintenant elle s’en allait d’un pas rapide, elle passa tout près de Chloé et ensuite ...
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