1. Chloé neuve


    Datte: 28/08/2021, Catégories: f, jeunes, vacances, plage, amour, revede, miroir, odeurs, Masturbation prememois,

    ... imbibés de sa transpiration, qui l’avaient longuement accompagnée, qu’elle avait abandonnés à regret le matin, retrouvés avec bonheur le soir, qui avaient été siens. Chloé s’allongea au milieu de sa propre exhalaison. D’un coup, le reste de la journée s’était monstrueusement distendu, finalement elle allait être très longue cette journée, elle le savait déjà, elle pensait à l’après-midi qui arrivait, au soir, à sa solitude, à sa vulnérabilité. Maintenant le plafond de sa chambre n’était plus aussi lumineux, des nuages venus de l’est avaient fait leur apparition, le ciel s’était voilé et lorsqu’elle levait les yeux il n’y avait plus aucun point de repère sur l’infini de la paroi blanche. Sortir le bateau. L’idée se promenait en elle, l’idée défendue, ses parents lui avaient formellement interdit de sortir en mer lorsqu’ils n’étaient pas là. Quand elle naviguait seule, son père la surveillait avec la longue vue à téléobjectif de son bureau. Il marchait de long en large, ne parvenant pas à se concentrer sur quoi que ce soit jusqu’à ce que sa fille fût rentrée, et s’arrêtait régulièrement pour scruter la mer, repérer la minuscule coque blanche, vérifier qu’elle n’avait pas dépassé la limite des cinq milles nautiques après l’île contre laquelle Chloé pestait mais qu’il continuait de lui imposer. Sortir seule, le danger, le vent, la noyade, la mort, la solitude, l’isolement. Évidemment, il y avait les Zodiac des sauveteurs qui à cette saison patrouillaient du matin au soir au large ...
    ... des plages pour secourir les plaisanciers, les véliplanchistes et même parfois quelques nageurs trop aventureux, mais ils n’étaient que deux pour couvrir les huit kilomètres de rivage dont ils avaient la responsabilité. C’est insuffisant, avaient tranché les parents de Chloé. Eussent-ils été vingt ou trente que cela n’eût pas changé grand-chose, même s’ils refusaient de se l’avouer. Mais à présent elle était seule, seule et libre, le vaurien déjà gréé, remonté haut sur le sable, tout près de la porte du garage à bateaux dans lequel la caravelle paternelle se languissait, elle n’avait pas vu la mer depuis deux ans, son père n’avait plus le temps de naviguer. En Chloé nue sur son lit s’échafaudaient projets et scénarios, cependant qu’elle se mettait à avoir froid, que sa peau se piquetait de milliers d’amers entre lesquels personne ne s’était encore risqué, elle bougeait peu, ses pieds effleurant le sol, les relents des nuits passées l’enveloppaient comme un linceul qu’on aurait cru dessiné pour son innocence. Elle avait rejeté ses bras en arrière, ils atteignaient presque l’autre frontière du lit ; elle sentait, tout près de son visage, la sueur familière de ses aisselles, l’odeur puissante de ses efforts, les caresses, le ménage, l’odeur qu’elle aimait, c’était peut-être ce qu’elle préférait en elle, ce parfum brut, issu d’elle et lui appartenant, dépouillé de tout artifice et qu’elle n’avait pas offert encore, que ni Marie-Laure ni personne n’avait jamais pu goûter, souvent ...