1. Chloé neuve


    Datte: 28/08/2021, Catégories: f, jeunes, vacances, plage, amour, revede, miroir, odeurs, Masturbation prememois,

    ... elle essayait d’imaginer ce que ça lui ferait quand ça arriverait, quand un étranger, ou une étrangère, enfin quelqu’un d’autre qu’elle, viendrait poser ses lèvres ou sa main sur elle, viendrait inhaler cela, la flairer comme on flaire un animal, elle guetterait alors la réaction de l’autre, les ombres qui passeraient sur son visage, plaisir ou répulsion, c’était impossible à prévoir. Qui. Qui serait là, assis près d’elle, ou allongé, tout contre, ou sous elle, ou sur elle ? Elle tourna la tête vers la droite, vers le visage qui n’existait pas et qu’elle tentait de dessiner, elle imagina les mains qui se tendraient vers elle, qui enserreraient sa taille, ses hanches étroites, qui toucheraient ses seins, les mains insaisissables qui remplaceraient les siennes là, plus bas, entre le tremblement de ses cuisses, les mains qui prendraient possession d’elle et auxquelles elle se livrerait sans résistance, vers lesquelles elle se précipiterait, jetterait son corps avec véhémence, durement, les mains qui n’étaient pas pour elle, pas encore, les mains calleuses des types qui ne la regardaient pas, pas encore, elle était si pâle, si effacée, si sauvage, que pouvaient-ils savoir de ce qui se tramait en elle, de sa révolte et de ses râles ? Ils ne s’en souciaient pas, ce n’était pas leur affaire, ils gravitaient dans un autre univers, un monde fait de poitrines lourdes et généreuses, de regards et de sous-entendus, de langues mêlées, de moiteurs publiques et de désirs brutaux. Non, ...
    ... ils ne se souciaient pas de Chloé, ne s’en occupaient pas, ne la remarquaient pas. C’était pour eux un être presque asexué, quelqu’un qui n’existait que par intermittence, quand elle gênait le passage au lycée ou qu’ils dépassaient son dériveur dans la baie, lorsqu’ils partaient vers le large auquel ils avaient droit. Elle se releva, fila vers la douche. Une idée en elle avait fait son chemin, une idée inquiétante, qui l’excitait et contre laquelle elle ne souhaitait pas lutter. Un nuage de vapeur s’échappait de l’alcôve tandis qu’elle se savonnait, l’eau brûlante la fouettait et dissipait ses humeurs, la nettoyait du matin, la ramenait à la vie. Elle allait sortir, descendre vers la plage et mettre son bateau à l’eau. Elle irait vers l’île, en arpenter les sentiers, libre et seule. Elle n’aurait à se soucier de rien. Les choses étaient simples. Elle se sécha rapidement, enfila une culotte, un polo et un bermuda, glissa ses pieds dans les espadrilles neuves que sa mère lui avait achetées la semaine précédente et sortit par l’escalier de nuit. C’est comme ça qu’elle aimait le désigner, l’escalier de nuit, les marches secrètes dont personne ne se méfiait et qu’elle n’utilisait que pour faire des trucs interdits. Elle traversa la partie la moins soignée du jardin, celle que son père négligeait toujours d’entretenir, celle qu’elle préférait, les broussailles intactes lui fouettaient les jambes tandis qu’elle se hâtait vers le hangar. Il n’existait pas de passage direct entre ce ...